Infinite Undiscovery

Le groupe courrait à travers les bois, fuyant l'ennemi composés d'énormes loups, d'orcs et bien sûr des soldats de l'ordre. Leur tentative de détruire la chaîne avait échoué, ils étaient trop nombreux.

Le groupe avaient été dispersés et Eugene s'inquiètait du sort des autres. Eux n'avait rien à craindre en compagnie du libérateur.
Sigmund le devina d'un seul coup d'oeil.
- Ne t'en fait pas, ils se débrouilleront. Nous ne pouvons pas revenir en arrière maintenant. C'est trop risqué. Allons-y.
Les ordres de Sigmund n'était jamais contesté.
D'un ton toujours brusque et froid, Edward ajouta:
- Aya sait très bien dans quoi elle s'est embarqué. Elle sait aussi qu'il est préférable qu'elle perde la vie, plutôt que Lord Sigmund.
Eugene lui répondu presque aussitôt.
- Aya en est consciente c'est vrai, mais en ce qui concerne Capell... Il me semble avoir compris qu'il n'était pas fait pour ce genre de situation. De plus... S'il meure, j'ai un mauvais présentiment Lord Sigmund. Ça ne vous remue pas de constater qu'il est identique à Sigmund ?

Sigmund jeta un bref regard à Eugene. Comme quoi il n'était pas tout à fait indifférent à ce qu'il venait de dire.

Barbagan grogna.
- Ugh, comment pouvez-vous arriver à jouer les pies après avoir courru autant. C'est pas croyable, taisez-vous à la fin. Les ordres de Lord Sigmund sont clairs. On continue.

Et alors qu'ils poursuivaient leur course, on entendit un cri perçant. C'était sans doute Aya.
Le groupe stoppa net, alerté.
Sigmund s'éloigna du groupe et leur fit signe.
- Restez ici. C'est un ordre. Je vais les ramener.

Eugene sourit, alors qu'Edward grogna.
- Je les surveille, ne vous en faites pas.

Sigmund hocha de la tête alors qu'il leur jetait un dernière coup d'oeil par dessus son épaule.
Michelle se précipita vers lui et s'agrippa, appuyant sa tête contre son dos, les larmes aux yeux. Elle était toujours si émotive.
- Oh...Sigmund... Tu vas me manquer... Fait attention.

- Michelle !!! Firent le groupe tous en choeur, n'approuvant aucunement son geste.

Sigmund était de glace face à la caresse. Il était accoutumé à ses débordements émotifs.

Michelle se recula et essaya ses larmes.
Sigmund les salua d'un signe de la tête et partit à la recherche des deux autres.

Le groupe s'impatienta après plusieurs minutes.
- Qu'est-ce qu'il fait... Edward faisait les cents pas. Tournant en rond, l'air irrité. J'aurais du lui en empêcher.

Tout d'un coup, on entendit un craquement. Il faisait noir et c'était difficile de distinguer les silhouettes qui se rapprochèrent. Il s'agissait d'Aya et Capell. Mais, Sigmund n'était pas avec eux.

- Où est Lord Sigmund ?

Aya, reniffla.
- Il... Il...
Capell posa une main sur son épaule et prit la parole.
- Il est tombé de la falaise.... en nous aidant... Dit-il mal à l'aise.
Aya précisa.
- Il a voulu faire diversion. Le loup, il la pousser. Oh mon dieu.

Michelle s'écroula sur ses genous, trop sensible sous le poid de la nouvelle.

Tout le monde avait envie de les blâmer maintenant... Eux-même se sentait coupable.
Capell crut bon de rajouter quelques choses.
- Il y avait la rivière en bas... Alors peut-être que...
Il se fit interrompre par le poing d'Edward qui avait volé dans sa direction.
Capell avait esquivé de justesse. Il était plutôt chanceux.
- Mais... mais eh !!! Qu'est-ce que j'ai dit ?! Balbutia Capell qui était tomber sur le dernière durant sa manoeuvre d'esquive.
- Tout est de ta faute !!! Ragea Edward qui ne pouvait plus se contenir.
Eugene crut bon d'intervenir.
- Allons, allons, calmez-vous...

*****

Sigmund avait été emporté par la rivière et avait subit que des dégats mineurs. Au moins, il n'avait pas été prit captif par les membres de l'ordre. Ça aurait été bien pire.

Il réussit à rejoindre la rive rocheuse et se laissa tombé sous l'épuisement et la pesenteur de son armure trempée.
- Ah...

-Ah

Kiriya écarta les buissons avec le bâton qu'il tenait à la main et se pencha légèrement par-dessus leur feuilles, l'air intéressé.

-C'est pas vraiment un super endroit pour faire la sieste.

Il traversa les fourrés et descendit sur la rive où il avait aperçu l'homme. Kiriya s'accroupit près de lui en étouffant un bâillement et posa son regard sur la rivière. Le garçon en armure était à demi enfoncé dans l'eau et ne semblait pas vraiment dans son état normal, mais cela ne le préoccupait pas tellement.

-Qu'est ce que vous faites là ?

Kiriya se désintéressa des remous de l'eau pour reporter son regard sur le jeune homme, et son visage lui rappela vaguement quelqu'un. Mais il ne voyait pas qui et il chassa cette impression d'un haussement d'épaule. La journée touchait à sa fin et il commençait à faire froid. Kiriya resserra son vêtement et se mit à tapoter la surface de l'eau de son bâton.

-Vous comptez rester allongé là longtemps ?

[hrp]C'est parfait ;3 C'est comme ça qu'il est. J'ai fait ton avatar mais comme tu m'as pas mis admin, je ne peux pas te le mettre. Je voulais juste te rendre service et te sauver du temps ;o) [/hrp]

Il était sur le point de perdre conscience lorsque l'homme à la longue chevelure blonde se rapprocha de lui. Ce dernier ne semblait pas avoir la moindre idée à qui il s'adressait. Tout comme il ne semblait pas non plus avoir été sensibilisé par son problème.

Même si ses intentions n'étaient pas très nettes, Sigmund ne s'alerta pas. Ce n'était pas un membre de l'ordre, de toute évidence.

Il l'écouta lui parler sans lui répondre en tentant avec peine de se redresser et alors qu'il se remuait, il commençait à prendre conscience des blessures qu'il avait subit lors de sa chute. Parmis les plus graves, il y avait deux de ses côtes brisées et il s'était également cogné la tête contre un rocher dans la rivière. Son bandana n'avait pas suffit à amortir tout le choc. Et pour finir, l'une de ses épaules s'était disloquée rendant la nage encore plus difficile. Ses jambes avaient subit que de légères écorchures. Heureusement pour lui car ça suffisait comme ça.

Quelques mots de sa part lui suffit pour deviner quel type de personne était en sa présence. Et le fait qu'il ne vienne pas à son aide lui convenait parfaitement. Il était bien trop orgueilleux pour l'accepter de toute façon.

Il parvint à se redresser sur ses genous et commença à retirer l'armure qui recouvrait son torse. La pesanteur sur ses côtes brisées était devenu insupportable, l'empêchant de respirer normalement. De plus, il aurait une plus grande marge de manoeuvre en replaçant son épaule ce qu'il fit immédiatement. Il grimaça sans pour autant laisser les gémissements de douleur lui échapper. C'était encore son orgueil qui s'en mêlait.

Jusque là, il n'avait pas dit un mot, agissant comme s'il était seul. Il observa les environs et nota la forme des arbres.
- La forêt de Timberland... Constata-t-il à voix basse.

Cette forêt était connu pour être un vrai labyrinthe...

Comme il était de dos, il regarda le jeune homme par dessus son épaule. Il connaissait sans doute le chemin. Il pinça les lèvres et se tourna vers lui.

- Conduis-moi à Halgita.

Il n'avait jamais su demander poliement mais préfèrait plutôt ordonner. C'était dans sa nature à cause de ses antécédants. Il gardait le secret à ce sujet. C'était préférable. Il n'allait quand même pas dévoiler à tout le monde qui il était dans son autre vie.

[hrp]Contente d'avoir bien cerné le perso :3 Je t'ai mis admin aussi ^^[/hrp]

Kiriya lui coula un regard en haussant légèrement un sourcil. Il n'avait pas vraiment l'habitude que l'on s'adresse à lui sur ce ton.

-Pourquoi je ferais ça, hein ? C'est loin et je n'en ai pas envie.

Il avait regardé l'étranger se débarasser de son plastron en étouffant une grimace au craquement de son épaule lorsqu'il l'avait remise en place. Le sang ne le touchait pas vraiment mais les bruit d'os, eux, le faisait toujours grincer des dents.

Apparemment, cet homme n'était pas n'importe qui. Mais pour Kiriya, il pouvait aussi bien se perdre dans la forêt et mourir, ce n'était pas son problème.

Le jeune homme se releva en s'étirant et lança sont bâton loin dans la rivière. Il s'y enfonça avec un plouf sonore avant de remonter à la surface pour dériver avec le courant.

-Je ne sais même pas qui tu es. Pas que ça m'intéresse, mais je n'ai aucun intérêt à t'aider.

Sigmund fronça les sourcils prenant un air plus sérieux qu'il ne l'était déjà. Il se rapprocha et soupira profondément. Son soupir ressemblait à un grognement furieux. Il n'était pas très patient face à ce genre d'attitude. Soit on lui obéissait, soit et il faisait en sorte qu'on lui obéisse. La deuxième option n'était jamais la meilleure.

Lorsqu'il fut à sa portée il le saisit brusquement par les cheveux. Sa seconde main lui prit le bras, le repliant dans son dos. Il le força à se mettre à genou sur le bord de la rivière dans l'intention de lui faire avaler un peu d'eau fraiche. Tout s'était passé si vite.
- Tu ferais mieux de reconsidérer.

Kiriya n'avait pas eu le temps de réagir, l'homme avait été si rapide. A genoux dans la vase de la rivière, il se tordit le cou et réussi à lui lancer un regard noir par dessus son épaule.

-Pas la peine de le prendre comme ça. Demander poliment aurait suffit.

Son bras lui faisait mal et il était sur que l'homme lui avait arraché au moins une poignée de cheveux. Il essaya de se dégager mais ça ne faisait qu'accentuer la pression sur son épaule. Il étouffa une grimace.

-Je vais te conduire à Halgita. Lâche moi.

Son ton jusque là nonchalant était glacial. Kiriya n'appréciait vraiment pas la façon dont il était traité. Mais dans cette forêt, c'était lui le maître, et il ne serait pas compliqué de se venger.

Sigmund remonta dangereusement le bras de Kiriya à la limite de lui disloquer l'épaule. Il devait bien avouer que c'était tentant.
- Ah, parce que toi la politesse tu connais ça? J'ai cru comprendre que non.
Dit-il en resserrant sa poigne à sa chevelure doré, à laquelle d'ailleurs il devait sans doute tenir considérant les foudres que le jeune homme lui lançait.

Sigmund connaissait bien les gens, depuis le temps. Il employait les méthodes qu'il savait efficaces avec les personnes qu'il rencontrait.

- Je te conseille de tenir parole.
Il le relâcha enfin et se remit debout, en le fixant froidement avant de s'en détourner pour aller récupérer son plaston qu'il remit en place.

Kiriya se releva en époussetant ses genoux et étira ses bras. Il avait eu vraiment mal. Il fixa le dos de Sigmund et lui adressa une grimace tandis qu'il remettait son plastron.

-T'en fais pas pour ça, la seule chose dont j'ai envie c'est me débarrasser de toi.

Il avait dit ça sur un ton neutre en remettant ses vêtements en ordre. Il coiffa aussi ses cheveux du plat de la main et considéra un instant son poignet rougit. L'homme n'y était vraiment pas allé de main morte.

Kiriya remonta les fourrés et regagna le chemin qu'il suivait en arrivant. Il tourna un peu sur lui même pour s'orienter et repérer la direction d'Halgita, puis il ramassa un nouveau bâton et se mit à avancer en fouettant doucement les arbres le long du chemin. Il était parti dans la direction opposée, s'enfonçant plus profondément dans la forêt.

Le chemin qu'il avait choisi était particulièrement escarpé et encombré de plantes et de racines. Il savait bien que ce serait très difficile à suivre pour quelqu'un de blessé. C'était une attitude minable et puérile, il en avait également conscience, mais l'étranger lui avait fait le plus mauvais effet.

Oh, ils finiraient bien par arriver à Halgita, Kiriya allait tenir parole. Ce n'était qu'un vaste détour. Mais si Sigmund se perdait en chemin, ou si ses blessures s'aggravaient, Kiriya n'en serait que plus satisfait.

Il était parti bille en tête sans vérifier si l'homme le suivait ou pas, agitant les plantes avec son bout de bois, en fredonnant bas un air sans queue ni tête. Finalement, ça l'amusait assez.

Sigmund le regarda choisir une direction en haussant un sourcil, soudainement peu rassuré. Néanmoins, il n'avait pas vraiment d'autres choix. Il le suivit malgré ses soupçons.

Lentement il se lança à sa suite à travers les broussaille et alors qu'ils progressaient, il se rendit rapidement compte que le chemin aurait pu être bien plus simple. La forêt était dotée de sentiers rendant la traversée plus aisée. Les petites manigances de Kiriya était déjà bien évidentes à ses yeux. Et d'en être conscient ne l'arrêta pour autant.

Il fixa intensément le dos du jeune homme vêtu de vert qui semblait prendre plaisir à le tourmenter. Il l'associait facilement à un elfe. Cette espèce était toujours si malicieuse. De vraies pestes. Et à Kiriya, il lui manquant que les oreilles pointues.

Il reçu quelques branches aux visages et l'une d'entre fut assez coupante pour lui entailler la joue. Étant déjà certain que son guide le faisait exprès, il prit un peu de distance pour mieux les éviter.

Le corps de Sigmund était moins résistant que sa volonté. Il serait bien capable de mourir avant d'admettre qu'il n'en pouvait plus.

La sueur marquait son visage, il était épris d'un début de fièvre. C'était inévitable avec ces blessures. Seul les idiots auraient décidé de continuer plutôt que de prendre du repos et se soigner.

Les pas derrière lui se faisaient de plus en plus irréguliers et il s'arrêta pour se retourner. Le jeune homme avait l'air vraiment mal en point. Il transpirait, était essoufflé et une branche avait écorché son visage.

Kiriya se dit qu'il en avait peut être trop fait. Après tout, il ne tenait pas non plus à le tuer. Mais son orgueil avait été blessé et les façons hautaines de son compagnon lui portaient sur les nerfs.

Malgré tout, il étouffa un soupir et bifurqua brusquement sur la gauche. Ici, le sentier était plat et bien plus dégagé, c'était une des routes principales qui traversaient la forêt. Il fit encore quelque pas avant de se retourner une nouvelle fois.

-Tu veux t'arrêter ? T'as l'air au bord de la mort.

Kiriya se tenait devant un arbre au tronc large entouré d'herbe qui offrait un abris idéal pour se reposer. Ils marchaient en silence depuis presque une heure, et Halgita était encore assez loin.

Kiriya pencha légèrement la tête en attendant la réponse, détaillant le visage de son compagnon. Il paraissait plus jeune qu'il ne l'avait pensé au premier abord, et ses traits étaient agréables à regarder. Dommage qu'ils s'assortissent d'une personnalité aussi peu engageante.

Sigmund arrivait tout de même à garder le rythme, ignorant la douleur et en poussant ses limites.

Il repensa à ce qui s'était passer, ça l'aidait à oublier. Au fond de lui même, il savait qu'il l'avait un peu mériter. Même si le blond avait été désagréable dès le début, il avait peut-être exagéré en l'agressant de la sorte.

Mais le comportement de Kiriya n'était pas la seule raison pourquoi il s'était montré brutal envers lui. Il devait retrouver le groupe. Sans lui, ils étaient perdus. Il était le seul capable de rompre les chaines reliés à la lune.

Sa vision commençait à s'embrouiller, c'était mauvais signe. Kiriya lui proposa de prendre du repos en remarquant finalement que le guerrier tombait en morceau.

Sigmund était bien obligé de s'avouer vaincu dans l'état où il était. Et pourtant ce fut encore son orgueil qui parla.
- Le temps manque, il faut continuer.

Son corps cependant eut raison de lui et il finit par s'écrouler. Tout était brumeux peu importe où il regardait. Et dans la rage, il cogna le sol avec son poing maudissant ses faiblesses.

Kiriya leva un sourcil en regardant Sigmund s'effondrer. Il s'approcha et s'accroupit près de lui, le considérant en silence. Il s'en voulait un peu de l'avoir mit dans un état pareil, mais ce sentiment ne subsista pas longtemps.

-Si tu tiens vraiment à continuer, je peux te trainer par les pieds, mais ça va me fatiguer.

Il se laissa tomber assit et étouffa un soupir.

-Pourquoi es-tu si pressé ? Halgita n'est pas une ville tellement agréable. C'est là d'où tu viens ?

Kiriya traçait des formes dans la poussière du sol de la pointe de son bâton, ne semblant pas remarquer que Sigmund n'était pas tellement en état de lui répondre. Pour finir, il le lança au loin comme il l'avait fait précédemment dans la rivière, et se releva en époussetant son pantalon.

-Elle ne va pas disparaitre en ton absence.

Etouffant un soupir, il se baissa et saisit Sigmund par les bras, tirant de toute ses forces pour finalement l'adosser à l'arbre. Dans son état, il n'était pas près de repartir. Kiriya grimaça.

-Je vais aller chercher de l'eau et des plantes pour soigner ta fièvre, reste là en attendant. Enfin, c'est pas comme si tu pouvais vraiment t'en aller. Si je suis trop long, Halgita est droit devant, tu peux toujours essayer de d'y aller tout seul.

Le jeune homme se détourna vers les fourrés, et vers le ruisseau qu'il entendait couler depuis un moment déjà. Si on lui faisait tomber son début de fièvre, l'homme serait surement capable de repartir.

Sigmund n'opposa aucune résistance lorsqu'il se fit trainer et adosser à un arbre. Principalement parce qu'il n'en avait pas la force de toute façon. Sinon, il ne l'aurait sans doute pas laisser faire.

Il ne lui avait pas répondu. Il en avait bien eu l'intention, mais il n'était pas en état de faire le moindre effort supplémentaire.

Il fixa le jeune homme alors qu'il partit recueillir du matériel. Il déduit qu'il était alchemist s'il savait se servir des herbes. Lui même avait quelques notions en alchemie mais n'était particulièrement un prodige dans le domaine. Il savait simplement faire un peu de tout.

En le regardant disparaître entre les arbres, il ne s'imaginait pas le voir revenir. Et en y repensant, il était bien minable. Qu'allait-il faire maintenant ? Il avait joué les têtus et voilà où ça l'avait mené. Il était plus brillant que ça d'habitude.

La malchance se poursuivit lorsqu'un monstre ressemblant à une femme plante s'approcha de lui. Ses vignes l'entourèrent et le soulevèrent. Il se débattit mais plus il se débattait, plus la dryade resserrait son emprise. Et ses côtes déjà fragile cédèrent.

- Ksaaaahhhhh....
Il réussit à tendre le bras et à propulser une boule d'énergie bleu qui brûla le visage de la dryade qui toute suite le relâcha. Aussitôt Sigmund dégaina son épée et lui coupa la tête pour vite en finir.

Le monstre et le guerrier s'écroulèrent simultanément. L'adrénaline avait animé Sigmund quelques instants pour survivre et maintenant toute sa vitalité s'était envolée.

-Mais c'est pas possible... Je le laisse dix minutes et voilà le résultat.

Kiriya contemplait la scène, le cadavre décapité de la dryade d'un côté, et le jeune homme inerte de l'autre. Il s'accroupit près de Sigmund en soupirant. Il était encore faiblement conscient, mais avait bien du mal à respirer. La dryade avait du lui briser le peu de côtes qui lui restait.

-Tu ne me facilite vraiment pas la tâche...

Le jeune homme fut tenté de l'abandonner là et de prendre la fuite, mais il se retint. Après tout, si ils en étaient là, c'était en partie de sa faute.

-Bon, bois déjà ça, ça devrait faire tomber la fièvre et supprimer la douleur. Tu devrais mieux respirer également. Sauf si une de tes côtes a perforés tes poumons, auquel cas je ne peux rien pour toi et tu vas sans doute bientôt mourir.

Kiriya posa l'outre sur le sol et s'assit en installant Sigmund contre sa poitrine, redressant sa tête de façon à ce qu'il puisse boire sans s'en mettre partout.

-La meilleur chose à faire serait que tu attende d'aller mieux avant de reprendre la route. Même si je n'avais pas fait tout ces détours, on aurait pas atteint Halgita avant la tombée de la nuit. C'est loin et fatiguant.

L'alchimiste ne se faisait pas tellement d'illusions. Même s'il n'avait rien dit, Sigmund devait se douter qu'il existait un autre chemin, bien plus facile, pour se rendre à Halgita.

-C'est vraiment si pressé que ça ?

Sigmund se sentit mieux dans la position où il était à présent, adossé à la poitrine de Kiriya. C'était plus confortable et chaleureux que le sol. Il se montra sage cette fois et but ce que le blond lui tendait aux lèvres. Le goût était attroce et pourtant il ne broncha pas d'un trait.

Son teint avait pali et il avait plutôt mauvaise mine. Le remède n'allait pas agir instanément mais le goût l'avait bien réveillé, lui permettant de rester conscient.

Il écouta Kiriya lui parler de la situation et parvint à sourire. Le blond ne s'arrêtait jamais de lui parler même en l'absence de réponses. S'il vivait seul ça expliquait tout. Il avait sans doute l'habitude de se parler à lui même.
- Tu ne peux rien pour moi ? Quel sorte d'alchemiste es-tu dis-moi ?
Si ses paroles paraissaient provoquantes, c'est qu'il avait bien eut l'intention de le provoquer.
- Si tu es à ce point incompétent alors tu ferais mieux de me laisser.

Il savait que ses poumons étaient perforés depuis l'évènement de la dryade. Sa respiration était faibleet chaque bouffée d'air le faisait souffrir.
Il n'avait pas eu la moindre chance.

En ce qui concernait Halgita, il devait s'y rendre le plus tôt possible. Il ne restait plus beaucoup de temps avant que la lune entre en contact avec la terre. Il devait détruire toutes les chaînes.
- Je suis toujours pressé...

Kiriya grimaça légèrement. Il n'aimait pas qu'on le sous-estime.

-Quel genre d'alchemiste... Hum... Tu es sans doute en train de me provoquer pour que je me sente obligé de te prouver qui je suis vraiment, mais je me fiche de ce que tu peux bien penser de moi.

Il se mordilla la lèvre, se taisant quelques instants. Evidemment, il ne pensait pas un traître mot de ce qu'il avait dit. Ça le démangeait de lui rabattre son caquet, mais Kiriya aimait bien se faire désirer. Et il ne voulait pas répondre à une provocation aussi évidente.

Malgré tout, il s'agita légèrement, et comme il ne se taisait jamais bien longtemps, il reprit la parole.

-Enfin, si tu veux tellement aller à Halgita, on a pas vraiment le choix.

Ce n'était pas bien compliqué de synthétiser os et tissus, la matière calcaire et organique se trouvant partout. Et Kiriya avait fait de nombreuses recherches sur l'anatomie, il pouvait très bien se servir de son alchimie pour réparer son compagnon, même si c'était assez délicat.

Sans changer de position, il apposa ses mains sur la poitrine du blessé, se concentrant suffisamment pour bien visualiser ce qu'il faisait. Il ne voulait pas non plus lui synthétiser une cage thoracique de quatre mètres.

-Ça vas sans doute te faire atrocement mal mais essaie de ne pas bouger.

La provocation de Sigmund avait été un fier succès. Même si Kiriya avait réussit à le faire douter légèrement, il savait au fond qu'il n'allait l'abandonner. Dans la plupart des cas, les personnalités comme Kiriya cachait une profonde sensibilité.

Lorsque Kiriya posa ses mains sur lui, il remarqua le symbole sur le dessus de sa main. Il s'agissait de son Lunaglyph. Ceux qui en possèdait était bénit par des capacités hors de l'ordinaire. L'alchemie était un bon exemple mais il y avait aussi la magie ou encore, une force surhumaine. Ceux qui n'en possèdait pas devenaient les victimes de tous les monstres qui surpeuplait la planète. Leur activité avait doublé depuis peu.

Le blond était en position et l'avertit des dangers avant de débuter sa formule.
- Fait ce qu'il faut... Je ne vais pas me plaindre. Répondit-il d'un ton calme.
Ça ne l'effrayait pas et il était accoutumé aux blessures. Ça ne pouvait pas vraiment être pire que maintenant de toute façon. Et si ça l'était, au moins ça ne durerait pas.
- J'ai confiance. Dit-il en fermant lentement les paupières.

Ces derniers mots troublèrent quelque peu Kiriya, sans qu'il sache trop pourquoi. Après tout, il avait baladé un Sigmund au bord de la mort pendant des kilomètres sur un sentier atroce, et maintenant, celui-ci lui disait qu'il lui faisait confiance... Mais il chassa rapidement ce sentiment et se reconcentra sur sa formule. Ce n'était pas le moment de divaguer.

L'énergie afflua dans ces mains et il se laissa porter par son flot. L'alchimie, même si elle reposait sur des formules bien précises, demandait aussi une grande connaissance de son environnement et une exactitude qui ne souffrait pas l'à peu près. Il fallait connaitre exactement les proportions voulues pour ce que l'on synthétisait, histoire ne pas se retrouver avec n'importe quoi au bout du compte. Quelque part, c'était bien plus périlleux que la magie.

Kiriya accentua la pression de ses mains sur le torse de Sigmund, et il eu bientôt l'impression de sentir les os se ressouder sous ses doigts, de même que les tissus reprenaient forme, comme s'il avait plongé à l'intérieur. La douleur provoquée par tout ceci devait être assez horrible. Contrairement à la magie de soins, l'alchimie ne possédait aucun pouvoir anesthésiant.

Mais le jeune homme était efficace, et l'opération ne prit pas plus de quelques minutes. Il retira ses mains et cru un instant que Sigmund, qui reposait toujours inerte contre sa poitrine, s'était évanoui. Mais il le senti bientôt bouger et s'en vit soulagé. Il ne s'était pas rendu compte qu'il était autant tendu. Pourtant, l'alchimie, il en faisait tous les jours...

-Voilà. Satisfait ? Si la douleur persiste, il doit rester de la potion dans l'outre.

Ces quelques minutes lui parurent plus longues avec toute la douleur qu'il avait due absorbé durant l'opération. Il avait eu pour consigne de ne pas remuer et se fut plus difficile qu'il ne le croyait. Il s'était concentré à obéir s'il ne voulait pas se retrouver avec une mal formation.

C'était la première fois que l'envie de crier son mal le démangeait. Il s'était retenu en mordant au sang sa lèvre inférieure. Les traits de son visage, qui ne changeaient que rarement se plissèrent sous la douleur.

En effet, la magie était plus délicate que l'alchemie principalement parce que l'alchemie n'était d'abord pas faite pour guérir les gens mais pour créer des matériaux, des explosifs et des potions.

Sigmund se contentait chanceux d'avoir eut l'un des deux. Ça lui avait permit de rester envie. Il ne pouvait pas mourir, ce n'était pas son heure.

Il ouvrit les yeux et remua doucement pour ne pas brusquer son corps pratiquement remis à neuf. Il essuya du revers de la main, le filet de sang qui s'écoulait de sa lèvre.
Lorsqu'il se sentit suffisamment solide, il prit une position assise qui ne demandait pas l'appuie de Kiriya.
- Satisfait.
Il hocha la tête en le regardant. Il était épuisé.
- Ça ira pour la potion, ne gaspille pas.

Il garda le silence un instant, détournant le regard pour se plonger dans ses pensées. Il se demandait si c'était approprié de le remercier maintenant. Il n'avait pas l'habitude. C'était les autres qui le remerciait en général. C'était plus difficile qu'il ne le croyait et décida d'employé des mots différents pour cette fois.
- Je te récompenserai pour tes services.

Kiriya lui jeta un regard dubitatif avant de se relever en ajustant son vêtement.

-Avec quoi ? Te fatigue pas. Si j'avais pas voulu le faire je l'aurais pas fait. Un simple "merci" aurait suffit.

Kiriya avait l'impression d'être traité comme une sorte de sous-fifre et ça ne lui plaisait pas tellement. Il n'arrivait décidément pas à cerner Sigmund.

Il haussa les épaules et se baissa pour ramasser l'outre de potion qu'il accrocha à sa ceinture. Puis il s'étira et fit face au chemin. Cette opération l'avait fatigué, lui aussi.

-Comme je l'ai déjà dit, Halgita est droit devant. Ce sentier conduit hors de la forêt, je t'accompagne jusque là et après tu te débrouille tout seul. Si tu n'es pas trop fatigué, autant partir maintenant. Une fois la nuit tombée, on a plus de risques de rencontrer des monstres et je n'ai pas envie de jouer les soigneurs encore une fois.

Kiriya posa une nouvelle fois son regard sur l'autre homme, se demandant s'ils arriveraient à atteindre la lisière avant la tombée de la nuit. Ensuite, il devrait encore rentrer chez lui, et même s'il habitait la forêt depuis longtemps, la traverser de nuit n'était jamais une bonne idée. Mais après tout, c'était aussi de sa faute. S'il n'avait pas joué à perdre Sigmund, ils n'auraient pas perdu autant de temps.

-Tu es prêt ?

Sigmund pinça les lèvres en se rendant compte que sa tentative de le remercier avait échoué. Il préfèra ne pas revenir sur le sujet pour l'instant. Tôt ou tard, il trouverait le moyen de lui rendre la pareille.

Le brun se remit debout et rengaina son épée qui gisait toujours sur le sol depuis l'attaque de la dryade. Cette espèce n'était pas très nombreuse, heureusement.

- Je connais les risques. Partons, je me sens bien.

Le guerrier se remit en marche tout en considérant l'être qui marchait devant lui avec beaucoup d'attention. Il avait quelque chose en tête...

- Je me nomme Sigmund.
Maintenant qu'il allait mieux, et qu'il avait acquérit un peu de respect pour le jeune homme, le moment était bien choisi pour faire les présentations.
- Je suis le libérateur. Je détruis les chaînes.

Sigmund agissait de façon anormal pour son âge. Il était plus jeune (17 ans) qu'il le paraissait. Mais il y avait un secret bien gardé derrière tout ça.
- Je te veux avec moi.
Ses paroles ressemblaient plus à un ordre qu'une demande. Il ne voulait pas lui laisser le choix.

Kiriya stoppa net et se tourna brusquement vers Sigmund. Il garda le silence un moment, le détaillant de la tête aux pieds. Le fait qu'il soit le libérateur expliquait bien des choses.

-Le libérateur...

Le jeune homme eut un vague sourire en coin et reprit sa marche, détournant son attention. La façon dont Sigmund avait posé sa demande montrait bien qu'il ne tolérerait pas un refus, mais Kiriya ne voyait aucune raison d'accepter.

-Je n'y tiens pas. Je vis ici et j'y suis bien. Je ne vois pas à quoi je vais te servir, je ne suis même pas au courant de la moitié des choses qui se passe dans le monde. Trouve quelqu'un d'autre, je ne suis pas le seul alchemiste sur terre.

Il avait parlé sans se retourner, avançant rapidement sur le sentier dégagé. La nuit commençait à tomber, et avec elle, ses espoirs d'atteindre l'orée de la forêt avant la nuit s'envolaient. Ce serait dangereux de rentrer seul, même s'il savait se battre.

Kiriya se doutait que son refus n'allait pas changer grand chose. Sigmund paraissait avoir déjà décidé pour lui et il semblait être difficile à contredire. Son comportement plus tôt le lui avait bien fait comprendre.

-Non, je n'ai vraiment aucune raison de t'accompagner.

Sigmund fronça les sourcils face au refus.
- Tu n'as pas besoin d'une raison. Tu m'accompagnes et c'est tout.

Il n'avait pas très envie de recommencer le même manège qu'au bord de la rivière mais s'il devait se montrer brutal à nouveau, il le ferait sans hésiter. S'il n'était pas autant pressé par le temps, les choses se seraient sans aucun doute passée autrement.

- Si tu tiens à ce point à en avoir une. Je peux t'en donner une, Kiriya.
Il l'avait appelé par son nom alors que Kiriya ne lui avait pourtant jamais dit.
- La lune va percuter la terre, et tu mourras comme tous les autres.

Sigmund devait rassemblé le plus d'alliers qu'il lui était possible car leurs ennemis eux, qui étaient au moins cent fois plus nombreux, étaient aveuglément en faveur de la destruction de la planète.

Kiriya stoppa de nouveau. Sigmund avait reprit son ton autoritaire, le même qu'au bord de la rivière, mais le jeune homme ne releva pas. Il ne tenait pas vraiment à perdre encore des cheveux. Par contre, le fait que Sigmund sache son nom alors qu'il ne lui avait pas dit l'intriguait vraiment.

-Comment tu connais mon nom ? On ne s'est jamais vu. Et je ne vois pas qui t'aurais parlé de moi.

La mention de la destruction de la planète et de sa mort certaine n'avait pas l'air de le traumatiser plus que ça. On devait bien mourir un jour. Mais si Sigmund connaissait son nom, c'est peut être qu'il connaissait Savio. Et à ce moment-là, c'était différent.

Son maître était la seule personne qu'il respectait vraiment, et s'il connaissait le libérateur au point de lui parler de lui, alors il devrait sans doute lui apporter son aide. Sinon... Il verrait bien les arguments de Sigmund. Après tout, s'il n'avait aucune raisons d'accepter, il n'en avait pas non plus de vraiment valable pour refuser.

Sigmund trouvait ironique que Kiriya préfère se préoccuper du fait qu'il connaisse son nom plutôt que du sort du monde.
Il chercha quelque chose qui pourrait éveiller son intérêt et se rappela du sage Savio qui lui avait déjà parler de son élève prodige.
- Savio m'a déjà parler de toi.
Ce n'était pas la véritable raison.
- Il a mentionné que tu étais un génie en alchemie et que tu pourrais m'être utile.
Savio ne l'avait pas tout à fait dit de la même façon.

Les énormes portes d'Halgita était à l'horizon. Ils y étaient presque. Ils pourraient se reposer à l'abri des attaques des monstres.

Et lorsqu'ils furent à proximité de l'entrée, Sigmund attrapa le poignet de Kiriya. Le blond avait mentionné plus tôt, qu'il allait faire demi-tour une fois arrivée à Halgita. Sigmund lui en empêcherait.
- Débats-toi autant que tu veux. Il te faudra te couper le bras si tu veux m'échapper.