Infinite Undiscovery

Kiriya avait trouvé un peu étrange que Savio parle de lui en ces termes, mais il ne pouvait pas nier que se faire qualifier de génie ne le laissait pas indifférent. Et apparemment, son maître approuvait Sigmund... Même si celui-ci avait aussi bien pu monter ça de toutes pièces. Mais le fait est qu'il connaissait son nom...

Il était ainsi plongé dans ses pensées lorsque Sigmund lui saisit le poignet. Kiriya n'avait même pas fait attention à leur arrivée aux portes d'Halgita. Il posa d'abord les yeux sur leur architecture impressionnante avant de reporter son regard sur le visage de Sigmund.

Son expression était décidée et autoritaire. Il était vraiment sérieux. La prise sur son poignet était solide, il avait presque mal.

-Tu ne vas pas me trainer derrière toi comme ça indéfiniment.

La voix de Kiriya était un peu hésitante. Il avait presque l'impression que s'il le fallait, Sigmund serait capable de lui mettre un collier et une laisse. Il se mordit l'intérieur de la joue et garda le silence un instant.

-Tu ne vas vraiment pas me lâcher, hein...

Le blond émit un profond soupir. Il ne cherchait pas à se dégager, sachant bien que c'était inutile.

-Écoute, je veux bien t'accompagner à Halgita. Mais une fois ce que tu as a faire ici terminé, si je ne me plais pas avec toi, tu me laissera partir. Sinon, je ferais tout ce que je peux pour te rendre la vie impossible.

Comme Kiriya ne résista pas, il adoucit sa poigne, laissant glisser sa main sur la sienne en la retenant avec une faible résistance comme s'il lui tenait simplement la main.
- Que tu te plaises ou non en ma présence n'est pas la question...
Il relâcha la main en voyant son groupe l'attendre dans les escaliers d'Halgita. Michelle fut comme d'habitude, la première à se précipiter.
- Sigmuuuund !!! S'écria-t-elle, les yeux emplis de larmes.
Elle se pressa contre lui et entoura son cou de ses bras. Leurs visages étaient si près, on aurait pu croire à un couple.
- Michelle, laisse Lord Sigmund se reposer.
- Mais... Je n'y peux rien, je suis tellement heureuse. Dit-elle en resserrant d'avantage son étreinte.
Eugene soupira d'exaspération en se donnant une petite tappe sur le front, l'air complètement découragé.

Edward se rapprocha, posant une main sur son épaule.
- Heureux de te revoir Lord Sigmund. J'étais en train de devenir fou avec ton double.
Il pointa son pouce par dessus son épaule pour désigner Capell qui prit un air innocent.
- M-Mais qu'est-ce que j'ai fait ?
Tout le monde soupirèrent simultanément.
- Oublie ça Capell, c'est rien. Lui répondit Aya qui était apparemment la seule de son côté.

Eugene remarqua Kiriya et le salua d'un signe de la tête. Son regard fut ensuite attiré par les dagues rattachées dans son dos.
- Bienvenue.

Kiriya frotta légèrement son poignet rougit et fixa d'un air absent la main qui lui avait tenu Sigmund. Sa chaleur n'avait pas été désagréable. Il finit par relever la tête et acquiesça d'un signe de tête au salut d'Eugene. Il n'était pas habitué à être en présence d'autant de monde à la fois.

Il les passa tous en revue, insistant sur celle qui semblait être si proche de Sigmund -sa petite amie, peut être ?- et se demandant un peu malgré lui ce qu'un homme comme lui pouvait bien trouver à une fille comme elle.

Capell le troubla particulièrement. Il ressemblait vraiment à Sigmund, sans posséder son aura particulière et son air autoritaire, juste un visage plus enfantin. C'était peut être ce à quoi aurait ressemblé le libérateur s'il n'avait pas eu une aussi grande responsabilité à supporter.

-Alors, tu voyage avec tout ça. Et tu as besoin de moi en plus ? Il ne sont pas assez compétents ?

Kiriya se tourna vers Sigmund, l'air sincèrement étonné. Il s'était imaginé que le libérateur voyageait seul, ce qui était absurde, à bien y réfléchir. Mais maintenant, le fait que sa présence ait l'air si importante lui paraissait encore plus obscure.

- Tout ça ? Pas assez compétents ? Redis ça pour voir ! Érupta Edward qui réagissait facilement à tout ce qui ressemblait à une insulte.

- Calme-toi, Edward. Exigea Sigmund qui avait un peu de mal à se dégager de Michelle qui ne voulait plus le lâcher.
- Toute suite Lord Sigmund, se soumit Edward sans protestations.

Sigmund entreprit de leur expliquer sa vision des choses.
- Nous avons échoué à la Tour Vesplume... Il me parait clair que nous n'étions pas assez nombreux. Nous devons nous séparer en plusieurs groupes pour arriver à franchir le sommet.

Cette tour était plutôt spéciale. Elle était doté d'un mécanisme très complexe qui obligeait le groupe à se diviser pour ouvrir les portes et se passer entre eux les sphères qui les déverrouillaient. C'était un vrai casse-tête et ce n'était pas l'unique obstacle. Il y avait les monstres et les membres de l'ordre pour leur rendre la tâche difficile. Et pour en venir à bout, ils devaient être au moins quatre par équipe.

- Maintenant que nous connaissons comment est bâti la tour, il n'y a plus de raison d'échouer. Continua Sigmund qui n'accepterait pas une seconde défaite.

Edward se résigna et tout le monde hochèrent de la tête.
- La nuit va tomber... Et si on allait se reposer ? Proposa Aya qui parlait au nom de tout le monde qui avait eut assez d'émotions pour aujourd'hui.

- Oh oui, je veux dormir avec Lord Sigmund. Ajouta Michelle qui était toujours perchée au guerrier.

Le groupe se dirigea vers l'auberge et Sigmund jeta un oeil sur Kiriya pour s'assurer qu'il suivrait.

Kiriya suivait le groupe tout en restant un peu à l'écart. Il avait déjà réussi à se faire mal voir d'à peu près tout le monde et commençait vraiment à regretter sa forêt. Au moins, là-bas, il pouvait dire ce qu'il voulait sans choquer personne. Même si ses interlocuteurs étaient principalement des plantes et lui-même. Enfin, ce n'est pas comme s'il s'en souciait tellement, après tout...

Il marchait en silence, repensant à cette histoire de tour qui ne lui disait rien qui vaille. Dans quoi est-ce qu'il s'était embarqué... Mais il avait promis et il tiendrait parole. Même s'il n'était pas très sur que Sigmund le laisse partir à la fin.

Le jeune homme étouffa un soupir et faillit rentrer dans le garçon qui lui avait crié dessus tout à l'heure. Le groupe avait atteint l'auberge. Kiriya considéra le bâtiment qui ne lui plaisait pas vraiment. En fait, c'était toute la ville qui ne lui plaisait pas vraiment. Il sortait le moins possible de la forêt, et ne s'était rendu à Halgita qu'en de rares occasions. Ce n'était pas son environnement.

Il s'approcha en crabe de Sigmund, à qui Michelle était toujours accroché, et se pencha légèrement par dessus son épaule.

-On va vraiment dormir ici ?

Sigmund regarda Kiriya par dessus son épaule et nota qu'il n'avait pas vraiment l'air enchanté de rester ici pour la nuit.

Il entreprit de se libérer de l'emprise de Michelle pour de bon car elle obstruait ses gestes.
- Laisse-moi. Entre avec les autres.
- Oh mais pourquoi ? Fit-elle, piteuse.
- Je ne veux pas me répéter. Fit-il, stricte.
- Tu vas venir me rejoindre dans quelques minutes ?
Sigmund pinça les lèvres et hésita avant de lui répondre.
- Oui.
Cette conversation ne se serait jamais terminé si il n'avait pas accepter.
Satisfaite, elle entra finalement avec les autres.

Enfin libéré de sa cage ambulante, Sigmund se tourna finalement vers Kiriya pour s'occuper de son problème.
- As-tu une autre suggestion ? Demanda-t-il d'un ton légèrement plus doux. Retrouver ses compagnons de voyage avaient due le soulager.

Halgita était une ville sans ciel. Kiriya qui avait l'habitude de la nature devait se sentir un peu compressé.

Kiriya regarda Michelle entrer dans l'auberge avec un moue dubitative avant de s'intéresser à Sigmund.

-Je suggérerais que tu me laisse retourner dans la forêt et que l'on fasse comme si rien n'était jamais arrivé mais j'imagine que c'est non.

Il poussa un profond soupir contrarié et leva légèrement la tête. Ici, on ne voyait même pas le ciel, et l'air lui semblait bien plus froid que partout ailleurs. Il resserra son manteau autour de son corps et haussa les épaules.

-Je vais faire comme tu le dis. Mais tu as intérêt à me laisser partir une fois tout ça terminé.

Kiriya considéra la porte de l'auberge noircie et abîmée par le temps, et fit un pas dans sa direction, avant de se tourner une nouvelle fois vers Sigmund.

-Michelle, c'est ta petite amie ? Je me demande bien quel avantage elle présente.

Sigmund l'écouta et il acquiesça à la première phrase.
- En effet, c'est non.

À la deuxième, Sigmund songea. Que voulait-il dire par "après tout ça" ?
- Je te laisserai partir lorsque la lune sera libérée. Et si j'insiste sur toi c'est que j'ai une bonne raison. Si elle ne te suffit pas, tu peux toujours continuer de te plaindre.

Sigmund examinait le blond alors qu'il risquait courageusement quelques pas vers la porte. Il eut un bref sourire qu'il effaça presque toute suite. Son regard fut attiré par ses jambes. Le vêtement qui les recouvrait à moitié dévoilait à quelques endroits sa peau fine et efféminé.

Et alors qu'il le détaillait, Kiriya lui posa une question qui le surprit. Il ne laissa rien paraître comme d'habitude, le visage toujours candide.
- Réfléchi, tu crois vraiment qu'elle l'est ?

Il ne l'avait pas toucher une seule fois. Toutes les caresses étaient uniquement venue d'elle.

Kiriya réfléchit quelques instants comme on le lui demandait, repassant dans sa tête les scènes de la soirée. Puis il eu un air presque satisfait.

-Non, en fait, je ne pense pas. Je pense surtout qu'elle est très collante et qu'elle t'aime vraiment beaucoup. Finalement, je ne t'imagine pas du tout avec une petite amie.

Kiriya eut un vague sourire et fit les quelques pas qui le séparait de la porte. Il posa sa main sur la poignée avec un léger soupir.

-Bon, allons-y.

Kiriya poussa doucement sur la porte et pénétra à l'intérieur, dans la grande salle. Il y faisait chaud, il y avait beaucoup de monde et beaucoup de lumière. Le jeune homme faillit faire demi-tour mais se heurta à Sigmund qui le précédait. Kiriya se força donc à entrer et se dirigea vers le fond avec un sourire crispé, là où le groupe s'était réunit pour manger.

Le jeune homme ne se sentait absolument pas le bienvenue et trouvait cela parfaitement injustifié. Il avait déjà oublié la première chose qu'il avait dite en rencontrant ce qu'il était bien obligé d'appeler ses "compagnons de voyage" pour la première fois.

Il soupira de nouveau et posa sa tête sur ses bras. Il était fatigué et n'avait pas envie de manger. De toute façon, ce serait surement très différent de sa nourriture habituelle et il n'aimerait surement pas. Ce voyage s'annonçait bien plus compliqué que prévu.

Sigmund le réceptionna posant accidentèlement ses mains sur sa taille. Il les retira et avança pour l'obliger à faire de même.

Il s'assit à table et mangea tranquillement, jetant toujours des regards concernés sur Kiriya qui se sentait toujours mal à l'aise. Sigmund c'était douté que la première impression ne serait pas très bonne. Juste à penser à lui-même lorsqu'il l'avait rencontré.

Le groupe conversaient entre eux mais Sigmund était silencieux. Il ne parlait que lorsque c'était nécessaire contrairement à plusieurs.

Une fois rassasié, il se remit debout. Tout le monde se tut suite à ce geste et le regardait.
- J'ai besoin de repos. Je vous laisse.
- Pauvre Sigmund... Murmura Michelle qui était bien consciente que celui qui avait souffert le plus de cette journée était Sigmund. Elle voulut se relever et le rattraper mais Eugene se chargea de la retenir.
- Non, tu ne vas nullepart.

Sigmund fit discrètement signe à Kiriya de le suivre...

Kiriya se leva doucement et parti à sa suite, jetant un rapide coup d'œil à la tablée par dessus son épaule. Michelle le fixait, l'expression indéchiffrable, mais ce n'était pas difficile de deviner qu'elle ne pensait pas que du bien de lui.

Le jeune homme était resté silencieux durant tout le repas, picorant dans son assiette, en repoussant sur le bord ce qui ne lui plaisait pas. C'est à dire presque tout. Il avait été soulagé lorsque Sigmund lui avait fait signe.

Il le rattrapa en étouffant un bâillement. La fatigue de la journée commençait à se faire sentir. Kiriya voulait juste s'allonger quelque part.

-Je crois que Michelle me déteste. Je crois qu'Edward me déteste aussi. Je suis obligé de rester ? Tout le monde serait ravis que j'en m'en aille, et moi aussi. Mh ?

Il jeta un regard plein d'espoir sur Sigmund, qui n'aboutit évidemment à rien.

-On vas où ? Tu voulais me dire quelque chose ? "Je suis désolé d'avoir été si autoritaire, pardon, tu peux faire ce que tu veux", par exemple ?

Ils étaient rendu au pieds des escaliers qui menaient aux chambres, au premier étage. Il n'y avait personne aux alentours, c'était un coin tranquille.

Michelle était jalouse de ne pas avoir été invitée également. Sigmund lui avait promis.

Sur le chemin des chambres, Sigmund écouta de nouveau Kiriya sans lui répondre. Il était épuisé d'entendre les mêmes phrases encore et encore et son petit manège brisa le peu de patience qui lui restait en réserve pour aujourd'hui.

L'atmosphère était devenu tendu, les changements d'humeur de Sigmund semblait avoir beaucoup d'effet.

Lentement il redescendit pour se mettre à sa hauteur. Il lui attrapa le bras solidement et le força à s'adosser au mur. Il se positionna face à lui et le fixa droit dans les yeux.

Son visage se rapprocha du sien comme s'il avait l'intention de l'embrasser. L'idée semblait plutôt ridicule, il n'allait quand même pas faire ça.

Pourtant c'est ce qu'il fit.

Suivant son geste, il s'écarta de lui, le regardant froidement.
- Fais ce que tu veux.

Il se détourna et remonta les escaliers pour se rendre à sa chambre et s'y enfermer pour que personne ne vienne le déranger.

Aya avait suivit Sigmund pour s'assurer que Kiriya n'avait pas de mauvaises intentions, ne le connaissant pas très bien.
Elle s'était cachée derrière le mur au pied de l'escalier.
Le couloir était si silencieux qu'elle avait pu entendre le bruit de leurs langues et leurs salives s'entremêler.
Elle retourna auprès des autres, rougie de la tête aux pieds.

Edward la questionna.
- Qu'est-ce qui t'arrive ?
Troublée, Aya balbutia.
- E-euh... R-rien dutout. Capell ! Et si on allait prendre l'air hein ! TOUTE SUITE !
Capell avait sursauté en entendant son nom.
- Quoi ? Pourquoi ? Demanda Capell l'air confu.
- La ferme et suis-moi ! S'écria Aya qui perdait patience.
Le pauvre Capell fut bien obligé d'obéir.

- Ça c'était étrange... Remarqua Eugene avec un air surpris d'imprègné sur le visage.

Michelle croisa les bras comme si elle avait froid. En fait, elle avait un mauvais présentiment. Mais l'idée qu'elle avait en tête n'affectait qu'elle.

Quand Sigmund avait descendu les escaliers pour revenir vers lui, Kiriya avait cru qu'il allait le frapper. Après tout, il l'avait poussé à bout. Mais il avait fait totalement l'inverse.

Le jeune homme resta longuement adossé au mur, passant ses doigts sur ses lèvres. Il était vraiment confus. Le baiser avait été tellement inattendu. Mais il ne pouvait pas nier qu'il n'avait rien ressenti.

Son regard remonta le long de l'escalier et il envisagea un instant d'aller retrouver Sigmund, mais pour lui dire quoi ? Kiriya laissa retomber son bras qui alla heurter le mur, ce qui le sortit de sa torpeur.

Il fit un pas vers la salle commune, mais l'idée de retrouver les autres ne l'enchantait pas vraiment. Il pouvait partir. Sigmund le lui avait dit. Mais il faisait nuit noire, terriblement froid, et il était fatigué. Autant de bonnes raisons pour rester qui occultaient la principale -il n'avait plus du tout envie de partir.

Kiriya grimpa donc les escaliers et resta sur le seuil des chambres, indécis. Il s'approcha doucement de la porte de Sigmud, mais aucun bruit ne filtrait à travers.

-Euh... Sigmund ?

Après cette entrée en matière particulièrement réussie, Kiriya se tut, se mordillant la joue. Il se sentait terriblement maladroit, ce qui n'était pas dans ses habitudes.

-Je... Je vais rester avec vous. Et je dirais plus que je veux partir. Au moins jusqu'à la fin de la Tour. Voilà...

Le jeune homme resta encore un instant devant la porte, se demandant si Sigmund l'avait entendu ou non. L'idée lui vint qu'il avait très bien pu se tromper de chambre et il se senti soudain totalement idiot, ce qui l'engagea à se détourner pour se diriger vers sa propre porte.

Sigmund était déjà allongé dans son lit, le torse dénudé reposant contre le matelas, les bras entourant son oreiller, le menton appuyé, et les yeux sur la fenêtre sans vraiment lui porter attention. Il était à l'écoute des pas qui gravissait les escaliers vers les chambre. Des pas hésités se rapprochèrent et s'arrèrent juste devant sa porte.

Il s'en était douté, ça ne pouvait être que Kiriya. Après tout, il l'avait abandonné sans la moindre explication.

Il écouta ses quelques mots qui semblaient totalement contradictoire maintenant ce qui fit sourire Sigmund. Il l'avait fait exprès.
Après toutes les plaintes envers Michelle, il n'était pas fou, il avait saisit ce qu'avait Kiriya derrière la tête.

Il ne remua pas d'un centimètre jusqu'à ce qu'il l'entende s'éloigner. À ce moment, il se remit debout et ouvrit la porte à moitié pour apercevoir Kiriya qui lui tournait le dos. Il avait effacé son sourire et reprit son air sérieux, pointant un regard pénétrant sur le blond.

- Qu'est-ce qui t'a fait changé d'avis ?

La porte entrouverte laissa passer la lumière venant des couloirs, Sigmund était distinguable mais la faible luminosité lui donnait un air sombre qui le rendait un peu plus intimidant.

- J'y ai repensé, et... Tu avais raison. En effet, tu ne me seras d'aucune utilité.

Il se mordit la langue en sachant que ses paroles seraient difficiles à digérer.

Kiriya s'était retourné en entendant la porte s'ouvrir derrière lui. A présent, il faisait face à Sigmund, décontenancé.

-Quoi ..?

Il ne comprenait décidément rien à ce qu'il se passait. Sigmund avait tellement insisté pour qu'il vienne, et maintenant, il se débarrassait de lui, comme ça...

Kiriya effaça son expression perplexe et prit ce qu'il espérait être un air dur et froid. Il avait ignoré la première question. Sigmund n'avait vraiment pas besoin de savoir.

-Très bien. Je ne vois absolument pas où tu veux en venir avec tout ça, mais on a enfin l'air d'accord sur un point. La prochaine fois, essais de réfléchir plus rapidement, que je perde moins mon temps. Bonne chance pour la tour. Et si tu te fracasse encore la tronche sur les rochers ne compte pas sur moi pour venir te récupérer.

Kiriya fit brusquement demi-tour, plus pour prendre la fuite que pour ponctuer sa phrase. En fait, il était blessé. Il avait l'impression que le libérateur n'avait fait que se jouer de lui et ça ne lui plaisait pas du tout.

-Puisque je ne sers à rien je retourne dans ma forêt !

Il avait lancé cette dernière phrase sur le ton d'un enfant en colère, vexé comme il l'était. En vérité, il s'était senti flatté que Sigmund ait l'air d'avoir autant besoin de lui. Seul dans la forêt, il n'avait pas souvent l'occasion de rencontrer du monde et quoi qu'il en dise, parfois, ça lui pesait un peu. Et puis ce baiser, qu'est ce que ça voulait dire ?

Sigmund n'avait pas optenu la réaction désirée. Il aurait cru que Kiriya se serait montrer un peu plus têtu et se serait défendu pour sa cause, tel qu'il le connaissait. Il avait même espérer que peut-être il aurait pu finir dans ses bras. Lui qui n'espérait plus rien depuis si longtemps.

Au lieu de ça, le blond s'était détourné de lui dans l'idée de retourner dans la forêt en pleine nuit.

Apparement, il ne l'avait pas bien cerné et le brun se dit qu'il s'était peut-être fait des illusions sur les sentiments du blond lui faisant regretter profondément son geste.

En le regardant partir, le visage neutre, il se demandait s'il ferait mieux de le laisser tout simplement en paix pour la nuit. Cependant ce qui l'angoissait c'était que rien ne lui assurait que le blond allait rester à Halgita jusqu'au matin.

Dans l'état où Kiriya était présentement, la raison ne prendrait probablement pas le dessus sur ses émotions.

Sigmund rentra finalement à l'intérieur de sa chambre baignant dans la noirceur presque totale et passa une main sur son visage. La fatigue accumulée lui donnait de la difficulté à réfléchir et à prendre des décisions.
- Mais qu'est-ce qui m'a prit.

Il s'allongea à nouveau sur son lit, tentant de se détendre mais sans succès.

Kiriya marchait volontairement très lentement dans le couloir, espérant sans doute que Sigmund finirait par ravaler ses paroles. Mais il n'en fit rien, et le jeune homme entendit juste la porte se refermer au moment où il atteignait les escaliers.

Un profond soupir lui étreignit la poitrine. Il aurait du mettre son orgueil de côté. Ça ne lui ressemblait pas d'agir ainsi. Il avait été bien puéril. Les mots du libérateur n'avaient aucune raison de le troubler autant.

Finalement, il s'assit sur le haut des marches, les coudes sur les genoux et le menton dans les mains. Comme d'habitude, il en avait trop dit. Kiriya n'avait aucune envie de rentrer dans la forêt maintenant. Déjà, il n'était même pas sur de retrouver le chemin d'ici à la sortie de la ville, et en plus, traverser les Timberlands par ce froid et en pleine nuit ne lui disait rien du tout.

-Ah, mais quel crétin...

Il aurait du se défendre, garder son sang froid. Au lieu de ça, il avait joué au "puisque c'est comme ça". Ça avait été brillant, vraiment.

Kiriya n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, mais le repas devait être fini depuis longtemps. Les autres n'allaient sans doute pas tarder à monter. Il ne tenait pas à être trouvé ici, mais malgré tout, il ne bougea pas d'un pouce. D'abord parce qu'il ne se souvenait pas de sa chambre, ensuite parce qu'il avait tellement mal aux jambes qu'une fois assit, c'était presque impossible de se relever. Il resta donc sur sa marche de longues minutes à ruminer.

[C'est pas super évident d'écrire au travail XD]

Michelle fut la première à monter ayant dans l'idée de rejoindre Sigmund comme elle le faisait d'habitude. En apercevant le blond dans les escaliers elle haussa un sourcil et le fixa un instant l'air perplexe. Délicatement elle s'approcha et s'assit dans l'escalier à ses côtés.

- Kiriya c'est bien ton nom? Tu n'as pas l'air d'aller très bien.
Même si elle s'était imaginée beaucoup de choses provoquant une légere jalousie chez elle, elle demeurait toujours aussi douce avec qui que se soit.
- Tu ne sais pas où se situe ta chambre ? C'est sans doute celle à côté de Sigmund. Il la exigé parce qu'il semble s'inquiéter du fait que tu ne sois pas très à l'aise.
La jeune femme marqua une pause pour observer ses réactions.
- Il t'apprécie je crois. C'est plutôt touchant. J'aimerais bien être regardée comme il te regarde.
Elle lui sourit puis retarda passivement les dessins sur les murs, étirant d'une façon très féminine ses grandes jambes chaussés de fins talons hauts. Elle était plutôt séduisante et aurait pu plaire à beaucoup. Elle ne faisait aucun effet sur Sigmund et elle en était bien conscience. Elle se sentait beaucoup plus comme une grande soeur pour lui.
- Ne me dit pas que tu n'as rien remarqué ?
Celà faisait à peine quelques heures et Michelle avait déjà deviné Sigmund.
- Bon eh bien, c'est mon tour. Bonne nuit.
Elle glissa affectueusement une main dans sa longue chevelure blonde et captura délicatement une mèche, laissant ses doigts glisser jusqu'à la pointe avant de se relever et de partir.

Une fois à l'étage, elle s'arrêta devant la chambre de Sigmund et entra puisqu'il avait oublié de la reverrouiller.

[Courage \o/ XD]

Kiriya était resté silencieux pendant qu'elle parlait, retenant les paroles qui lui montait aux lèvres. Elle n'avait pas besoin de savoir ce qui s'était passé entre lui et Sigmund, et il sentait que s'il disait quoi que ce soit, ce serait sans doute désagréable. Et après tout, Michelle n'était pas aussi superficielle qu'il se l'était imaginé.

Il la regarda partir par dessus son épaule, et grimaça lorsqu'elle entra dans la chambre de Sigmund.

-S'il y avait eu quelque chose à remarquer ça se saurait...

Malgré tout, les paroles de la jeune fille l'avait troublé. Sigmund avait eu un comportement vraiment étrange, et puis il y avait eu ce baiser... Kiriya enfouie sa tête dans ses bras et resta comme ça quelque minutes. Mais les autres allaient sans doute suivre Michelle et il s'était assez donné en spectacle comme ça.

Le jeune homme se leva en étirant ses membres engourdis et retraversa le couloir jusqu'à sa chambre, faisant le plus de bruits possible. Il claqua la porte sans la verrouiller et se laissa tomber sur le petit lit collé contre le mur.

La tête enfouie dans les draps, il guettait les bruits provenant de la chambre d'à côté mais n'entendait vraiment rien. Kiriya se sentit soudain très bête et roula sur le dos, rivant ses yeux au plafond craquelé.

Cette soirée avait été une vraie catastrophe du début à la fin. Et il n'avait toujours pas décidé de ce qu'il ferait le lendemain. Il partirait, sans doute, si quelqu'un daignait lui indiquer comment sortir de cette ville. Mais il laisserait beaucoup de regrets derrière lui.

En effet, même si Michelle se reposait dans la même chambre que Sigmund, cela ne signifiait pas qu'il allait se passer quelque chose entre eux. Il ne s'était d'ailleurs jamais rien passé depuis que la jeune femme avait été rejetée une fois alors qu'elle avait tenté des caresses que Sigmund n'avait pas apprécié. Par la suite, il s'était montré clair qu'il ne voulait rien de plus avec elle.
Elle avait bien saisi le message et pourtant, elle se montrait toujours affectueuse envers lui, même avec un coeur brisé. Elle n'arrivait simplement pas à le détester après tout ce qu'il avait fait pour elle.
Depuis que la résistance avait été fondée, il arrivait fréquemment que les deux dormaient ensemble sans pour autant se toucher. Et l'unique raison était que la magicienne n'avait jamais apprécié être isolée et qu'elle se sentait sécurisé auprès du guerrier. C'était dans sa nature d'aimer être près des gens. Elle n'avait pas cherché à provoquer qui que se soit. Pas même Kiriya.

Sigmund n'avait pas été indifférent au vacarne qui provenait de la chambre voisine. Lorsque Kiriya s'effondra sur le lit, le meuble cogna dans le mur résonnant suffisamment pour que Sigmund l'entende. Il était maintenant conscient de sa présence et ils étaient même très près l'un de l'autre. Il n'y avait que le mur qu'il fixa silencieusement pendant plusieurs minutes comme s'il avait voulu le pénétrer et ainsi faire ressentir à Kiriya qu'il l'observait. Il resta dans cette posture jusqu'à ce qu'il s'endorme enfin, récupérant de cette journée qui s'était avéré plutôt épuisante...

Kiriya s'était endormit sans même s'en rendre compte et il se réveilla dès les premières lueurs de l'aube. Il y avait déjà du bruit dans la rue, des passants qui criait, c'était ça qui l'avait sorti de son sommeil. Dans la forêt, il y avait seulement le bruissement des feuilles et les couinement des petits animaux.

Il s'assit en soupirant, étirant ses bras devant lui. Ayant dormit tout habillé, ses vêtements étaient tout chiffonnés et évidemment, il n'avait pas de change. Kiriya se fixa longuement dans le miroir fixé au mur, tentant vaguement de se rendre plus présentable. Il laissa vite tomber l'idée.

Autour de lui, l'auberge était silencieuse, il avait l'impression d'être le seul réveillé. Il sortit prudemment sur le palier, puis descendit les marches. Effectivement, à part un vieil homme à demi endormit au comptoir, il n'y avait personne. Kiriya se demanda quoi faire. Il ne savait pas que penser de la veille, si les paroles prononcées seraient oubliées ou non. Au vue de la personnalité de Sigmund, il y avait peu de risques.

Le jeune homme se senti soudain oppressé dans ce bâtiment sombre et silencieux, et il sortit dans la cour, bien que l'air y fut aussi étouffant. Il fallait qu'il se décide rapidement, partir ou rester. Au final, il s'assit sur le côté du perron et posa son menton dans sa main, l'ai particulièrement las.

Des pas lourds se rapprochèrent de l'endroit où était posé Kiriya. Il aurait très bien pu s'agir de Sigmund puisqu'il avançait toujours d'un pas certain. De plus, son armure lui rajoutait également une certaine pesenteur ce qui expliquait la lourdeur des pas. C'était forcément lui.

Mais celui qui apparut dans l'encadrement de la porte c'était Edward. Il était de la même taille et du même âge que lui mais ne lui ressemblait aucunement dans quoi que se soit. Par contre, il était plutôt bel homme mais son arrogance inégalable venait tout gâcher.
- Kiriya, c'est ça ? ...Humph.
Il vint s'appuyer contre la rambarde, regardant droit devant lui. Il avait même éviter de poser les yeux sur lui.
- Je ne pensais pas te trouver là.
En fait, Edward avait pour habitude de s'isoler souvent du groupe pour réfléchir. Il était plutôt solitaire puisque les gens préféraient l'éviter en général. C'était la faute de sa personnalité difficile.
- Tu as une sacré langue de vipère, tu sais ça?
Kiriya ne s'était adressé à eux qu'une seule fois, seulement pour les insulter.
- Je ne supporte pas ça. S'il ne m'avait pas arrêter... Tu serais mort.
Le jeune homme daigna enfin le regarder. Un regard en coin.
- Ton arme...
Il se tourna vers lui subitement en se rapprochant jusqu'à ce que leur corps se frôle. Il saisit l'une des dagues que portait Kiriya dans son dos sans demander son avis. Celle qu'il avait entre les mains était dans un état lamantable.
- Heh. Tu n'iras pas loin avec ça. Dit-il en examinant l'arme qu'il s'était presque approprié.
Les armes à lame, c'était la spécialité d'Edward. Il s'occupait des réparations.

[HRP]L'autre gars dans ma signature c'est Edward, il a un de ces regards... Il est seulement beau dans la cinématique du début ;3 Je le préfère même à Sigmund. Attention, seulement pour la cinématique de l'intro. Dans le jeu, je trouve Sigmund beaucoup mieux et Edward bah... il fait pitié un peu =.=. C'est triste. En fait il y qu'une seule cinématique avec les personnages en full motion et c'est l'intro. Donc Edward a pas trop de chance XD. Too bad. Enfin tout ça c'est que mon avis ;o Dommage ya pas Kiriya. Il aurait sans doute été le plus sex. En passant, j'ai eu toute la misère au monde pour trouver le vidéo de l'intro pleine qualité pour avoir cette image là de Edward. Tout ça pour une minuscule petite capture d'écran... fufufu[/HRP]

En entendant les pas s'approcher, Kiriya s'était raidit, le regard obstinément fixé sur le paysage. Mais ce n'était pas Sigmund. Et lorsque Edward avait prit la parole, il ne pu empêcher un léger soupir de s'échapper, mélange de soulagement et de déception.

Il l'écouta sans rien dire, l'expression soudain devenue morne. Lorsque Edward se saisit de sa dague, Kiriya eut un léger sursaut et lui jeta un regard en coin par dessus son épaule. Il lui aurait suffit de tendre le doigt pour rendre l'arme comme neuve, mais il n'était pas d'humeur.

-Je sais. Mais ce n'est pas ton problème.

Kiriya n'avait même pas décollé son menton de sa main et ses paroles sonnaient inarticulées. Un léger vent froid se leva soudain et il frissonna, resserrant autour de lui les pans de son vêtement.

-Tu n'aura pas à me supporter bien longtemps. Ma langue de vipère et moi, on va mettre les voiles.

Le jeune homme se releva. Maintenant que c'était dit, il ne restait plus qu'à le faire. Mais Kiriya ne put se décider à bouger et resta planté où il était, tourné vers Edward. Il en profita pour le détailler un peu plus, se rendant compte qu'il n'était pas vraiment désagréable à l'œil. Décidément, Sigmund savait s'entourer.

-Tu n'as qu'a la garder.

Kiriya désigna l'arme d'un signe de tête. Edward l'examinait avec tellement d'attention. De toute façon, c'est vrai que dans l'état où elle était, elle ne lui servirait pas à grand chose. Pourtant, il avait eu l'habitude d'entretenir ses lames avec soin. Mais dans la forêt, il ne se battait que rarement, et à mesure du temps, il avait cessé de s'en soucier.

Se tournant vers la cour, il étira devant lui ses bras et chercha la motivation nécessaire pour descendre du perron. Mais il était comme englué dans sa marche et resta là à fixer le sol poussiéreux.

[hrp]Ouh en effet, Edward est beau :3 dommage pour le reste^^;
Ce jeu me donne de plus en plus envie décidément XD
Je dois aller faire quelques trucs passionants, je reviens d'ici une petite demi-heure et je devrais avoir la paix :3[/hrp]

[Hrp]Ce n'est pas vraiment important, mais les alchemists d'Infinite Undiscovery créé le matériel pour les armes mais ne les répares pas, ne les crée pas non plus. C'est pas vraiment comme FMA qui est en fait très exagéré ;o Mais comme je t'ai déjà dit, tu peux faire ce qui te plaît. C'est notre fic. Eh puis, c'est pas comme si ça venait empiéter sur la fonction principale du forgeron ;3 Tu n'as rien besoin de changer, c'est juste une note comme ça.[/hrp]

Edward était plutôt satisfait d'apprendre que le blond comptait partir. D'un autre côté, il ne voulait pas être coupable de l'avoir aider à prendre sa décision. Ça n'enchanterait pas Sigmund et ça les retarderait dans leurs missions.
- Sois tranquille, il n'y a pas que toi que je n'apprécie pas.
Si ça ne tenait que de lui, Edward n'aurait pas détesté être seul avec Sigmund pour l'accompagner dans sa quête. Il ne se souciait pas réellement des autres.
- Et si tu veux mon avis, je préférerais que se soit Capell qui parte. Il attire les ennuies et nous retarde sans arrêt. Si ce n'était pas d'Aya, nous l'aurions déjà laisser derrière. Il a peut-être le visage de Sigmund, pour le reste ils n'ont rien en commun.
C'était sa façon à lui de dire qu'il voulait qu'il reste. Mais tout comme Sigmund, il préfèrait employer des mots différents.
Son regard était posé sur la dague qu'il tenait entre ses mains alors qu'il s'était de nouveau acoudé contre la rambarde. L'air un peu absent.

Il s'était senti observé ce qui le rendit mal à l'aise au point de réagir.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Son ton avait été un peu brusque et lorsqu'il s'en rendit compte, il se calma et détourna le regard à nouveau.

Kiriya lui avait dit qu'il pouvait conserver la dague et Edward n'avait pas répondu, pas même pour le remercier. En fait, il n'avait pas l'intention de la garder pour lui, il avait une autre idée en tête.

Edward crut que ce qu'il avait dit n'était pas suffisant pour l'inciter à rester et décida donc d'en rajouter.
- Tu vis seul dans la forêt, non ? Tu attends calmement que le temps passe? C'est ridicule. Tu n'as jamais eu envie de quoi que se soit ?
Ses paroles différaient de ce qu'il avait voulu dire au départ et crégnait que le blond le méprenne.
C'était déjà trop tard.
- Enfin, ce que je veux dire c'est que... Dit-il l'air désemparé.
Il n'arrivait pas trouver les mots.

[hrp]XD ok, je m'en souviendrais^^; [/hrp]

Kiriya se désintéressa du paysage un peu morne pour reposer ses yeux sur Edward, qui n'avait pas l'air tellement à l'aise. Il ne comprenait pas où il voulait en venir.

-Vivre dans la forêt me convient. Même si je suis seul. C'est parfois même mieux.

Son ton était plus froid qu'il ne l'aurait voulu et il se mordit la lèvre. Il ne voulait pas non plus qu'Edward prenne pour lui ses paroles. Il soupira et s'adossa au mur, les mains enfoncées dans ses poches.

Malgré ce qu'il avait dit, Kiriya reconnaissait qu'Edward n'avait pas tord. Au début, la solitude ne lui posait pas de problèmes, de même que l'impression de vivre hors du monde lui procurait un sentiment de sécurité assez plaisant. Mais ensuite, il s'était mis à parler tout seul de plus en plus souvent, il dormait moins bien la nuit, et avait souvent l'impression de passer à côté de sa vie. Quand à ce dont il avait envie... Il n'en avait jamais eu une idée bien précise. Il se laissait porter, rien de plus.

-Cappell... Il ressemble vraiment à Sigmund...

Kiriya avait cherché à changer de sujet pour alléger plus ou moins l'atmosphère, mais évoquer le libérateur n'était pas spécialement une bonne idée. Il pencha légèrement la tête, suivant du regard un passant qui s'escrimait à trainer derrière lui une énorme caisse.

-Ce que tu voulais dire c'est que quoi ?