Infinite Undiscovery

Le brun délaissa la rambarde et se retourna à demi vers Kiriya. Il avait l'air un peu découragé que le blond insiste. Mais lorsqu'il y repensait, ce n'était pas très étonnant, il l'avait presque insulté en critiquant son mode de vie.
- Rah... Ragea-t-il en sachant qu'il n'y échapperait pas.
Il se détourna de nouveau et marcha rapidement dans un sens puis dans l'autre. Dans un élan brusque, il revint vers le blond en le pointant du doigt promptement.
- Ce que je veux dire c'est que t'as intérêt à rester. Envoya-t-il, l'air énervé.
Ça ne pouvait pas être plus clair que ça.
Satisfait, Edward retourna à l'intérieur sans rien dire de plus.

[hrp]Pardon, internet m'a lâchée pour changer <<;[/hrp]

Kiriya resta longuement les yeux fixés sur la porte qui s'était close derrière Edward, à se demander ce qui lui avait prit. Mais c'était juste ce dont il avait besoin.

Edward avait l'air vraiment en colère, et Kiriya ne tenait pas à le contrarier encore plus. Du moins, c'est l'excuse qu'il se donna pour retourner dans la salle. En espérant que Sigmund ne soit pas encore descendu.

Il entra et referma doucement la porte derrière lui, avant de se diriger vers la même table qu'ils avaient partagée la veille.

[Hrp] Je m'en rends pas compte parce que je peux pas toujours répondre immédiatement. C'est ça les jours de semaine ^^' Encore heureuse que je puisse glisser des rps de temps en temps quand personne me surveille. Stupide décalage.[/hrp]

Sigmund avait une fois mentionné le nom de Savio alors qu'il discutait avec Kiriya dans la forêt. Le sage avait été séparé d'eux temporairement. Ça avait été sa décision et il semblait avoir quelques contre-temps. Peut-être avait-il dans l'idée de contacter ses élèves les plus compétents. Naturellement, il n'y avait pas encore de façon plus aisé de communiquer avec les gens partout dans le monde. Tout ce qu'ils pouvaient faire c'était de marcher de ville en ville et chercher. Savio avait quand même promis son retour très bientôt.

Edward était retourné à sa chambre, croisant Sigmund au passage qui le salua d'un geste de la tête. Edward répondit aussitôt par le même geste. Sigmund stoppa et lui lança un regard interrogé alors qu'Edward venait de le dépasser. Le jeune forgeron avait quelques rougeurs suffisamment apparentes pour que le libérateur le remarque. Cependant, il ne dit pas un mot. Il cessa simplement de bouger, tourné à demi vers Edward qui marchait normalement vers sa chambre.

Avant qu'il ne disparaisse derrière la porte, Sigmund remarqua la dague qu'il associa aussitôt à Kiriya. Il notait bien chaque détails.
- hmm ?

Il resta planté là un instant puis fini par descendre, rejoignant la cuisine pour tomber sur Kiriya.
- Ah. Fit-il simplement en l'apercevant, le ton toujours aussi neutre.
Un silence s'introduit entre eux. Sigmund réfléchissait.
- Tu étais avec Edward à l'instant ?
Sigmund avala sa salive, se demandant d'où pouvait bien lui venir cette soudaine curiosité. Ce n'était pas dans son habitude de questionner.

Au départ, ce n'était pas ce qu'il avait voulu lui dire. Il n'avait pas été indifférent au fait que le blond soit encore à l'auberge ce matin et aurait voulu lui faire savoir qu'il était heureux de le voir. Mais en se rappelant la tête qu'avait Edward lorsqu'il l'avait croisé, il s'était égaré de sa première pensée.

-Oui. Et alors ?

Kiriya ne voyait pas où le libérateur voulait en venir en lui posant cette question. Lorsqu'il l'avait vu entrer dans la cuisine, il avait eu la soudaine envie de prendre la fuite, mais ça n'aurait pas été d'une discrétion absolue. Alors il était resté sagement à sa place, dans un silence mal à l'aise.

Il releva les yeux vers Sigmund avant de les baisser aussitôt. Les images de leur dernière rencontre lui revenait en mémoire, surtout la façon dont lui-même avait réagit. Kiriya se mordilla la lèvre, les yeux fixés sur la table près de lui. Le ton de Sigmund, puis le silence qui s'était installé entre eux avant cette question étrange, il crut que le jeune homme était contrarié de le trouver ici.

Un sourire joua soudain sur ses lèvres, et il releva la tête, arborant son expression habituelle, presque amusé.

-Il m'a dit que j'avais "intérêt à rester". Que faire...

Ici, Kiriya fit une pause bien théâtrale en soupirant légèrement.

-D'abord on me dit que ma présence ici est superflue, ensuite on me cri presque dessus en me disant l'inverse... Il faudrait tous vous mettre d'accord, ce n'est pas très clair... Vous n'irez pas bien loin si vous divergez déjà sur des questions aussi simples.

Il posa ses yeux sur Sigmund, un sourire en coin, soupirant de nouveau comme s'il était exténué. Puis il se mit à tripoter son col chiffonné d'une main.

-Vous avez tous des comportements tellement étranges, je ne comprend pas.

Ça, c'était sincère. Vivant en ermite, Kiriya n'avait pas vraiment l'habitude de se trouver en compagnie, et cette compagnie-ci le déconcertait vraiment.

Sigmund pensait secrètement que Kiriya devenait moins cohérent et s'en amusa sans montrer le moindre signe.

Alors que Kiriya continuait de lui parler, Sigmund fit quelques pas dans sa direction et se plaça suffisamment près de Kiriya pour se montrer intimidant. Mais son visage était soudainement devenu plus doux ce qui était plutôt inhabituel.
- Tu sais bien que je n'ai jamais voulu que tu partes. Répliqua-t-il simplement.
Cette impression de douceur s'envola alors qu'il se préparait à expliquer son comportement de la veille, reprenant ses airs sérieux.
- J'ai déduis que tu agissais de manière enfantine. Tu as l'esprit contradictoire. J'ai alors pensé que d'insister pour que tu partes te troublerais au point de décider de rester.
Il se plaça lentement derrière Kiriya alors que le blond était posé sur sa chaise. Il leva une main et vint passer ses doigts à travers quelques mèches.
- Je crois que si tu es toujours présent, c'est que ça a eut de l'effet sur toi.
Sigmund songeait à présent au baiser.
- Ou alors, il s'agit d'autre chose...
Il esquissa un mince sourire.

Il s'éloigna légèrement prévoyant quitter la pièce. Au même moment il resongea à Edward et à la curieuse réponse qu'il avait optenu du blond. Il avait mentionné en d'autres termes qu'Edward avait insisté pour qu'il reste. De plus, il y avait la dague. Ça ne voulait peut-être rien signifier en fin de compte...
Mais cette façon de penser à l'instant, ça ne pouvait quand même pas être une forme de jalousie.

Kiriya saisit entre ses doigts les cheveux qu'avait touché Sigmund et tirailla doucement dessus, l'air absant, les yeux fixés sur le dos du jeune homme. Puis une moue contrariée vint se plaquer sur son visage et il laissa retomber sa main.

-Je n'aime pas du tout tes insinuations.

L'alchemiste avait bien compris où le libérateur voulait en venir avec sa dernière phrase, et repenser au baiser le mettait mal à l'aise, ce qu'il trouvait idiot. Après tout, ce n'était qu'un petit baiser de rien du tout. Même si, du plus loin qu'il s'en souvienne, personne ne l'avait jamais embrassé comme ça.

Kiriya glissa ses doigts sur sa bouche et se senti rougir, ce qui le fit détourner le regard. Sigmund avait surement fait ça pour s'amuser, la façon dont il en parlait semblait le laissait penser. Ce qui le vexa encore plus.

-Et puis, je ne suis pas enfantin du tout.

Cette réplique prouvait le contraire, mais Kiriya n'y fit pas attention.

-Contrairement à certains, je n'embrasse pas les gens pour m'amuser. Et si je suis resté, c'est juste à cause d'Edward. Ce que tu as pu dire n'a rien à voir là-dedans.

Kiriya se cachait derrière Edward. Il ne voulait pas admettre que s'il restait, c'était évidemment à cause de Sigmund et de son baiser, et il voulait encore moins de celui-ci le comprenne. C'était une attitude un peu mesquine, mais il n'était plus à ça près.

Les paroles de Kiriya le refroidit légèrement. C'était surtout la mention d'amusement qui l'avait principalement touché. Et la raison pour laquelle l'impact de ce mot était si fort était parce qu'il sonnait faux. S'il y avait bien une personne au monde qui avait délaissé l'amusement et son propre bonheur pour tout le reste, c'était bien lui. Il s'en était simplement échappé, pendant un instant. Mais maintenant Kiriya l'avait remis dans sa traque de départ.

Il se retourna et fixa le blond en silence. Il ne lui montra aucune émotion.
Il ne le contredis pas non plus. Préférant lui laisser penser de lui ce dont il avait envie même si ce n'était pas vrai.

- L'important c'est que tu te sois décidé de nous venir en aide. Et si c'est Edward qui est parvenu à te convaincre... Eh bien, je le remercierai proprement.

Son ton était redevenu l'ancien, s'étant rapidement ressaisit. Il avait chassé ces idées qu'ils avaient eu la veille et s'obstina à les oublier. Il n'y avait pas de place pour son propre plaisir. Il avait eut sa chance dans sa première vie...

- Sur ce... Prépare toi, nous partons bientôt. Je vais prévenir les autres.

Il lui tourna le dos et partit.

Kiriya s'assit en soupirant légèrement et laissa tomber sa tête sur la table. Pendant un instant, il avait cru percevoir autre chose chez Sigmund que sa froideur habituelle mais cette impression avait rapidement disparue. Il faut dire qu'il n'avait pas été particulièrement délicat.

Décidément, rien ne se passait comme il l'aurait voulu, et tout était principalement de sa faute. Ce qu'il n'apréciait pas vraiment.

Kiriya fini par se rendre compte qu'il ruminait dans cette position inconfortable depuis pas mal de temps déjà. Les autres allaient sans doute débarquer d'un instant à l'autre et il n'était pas vraiment à son avantage.

Il se leva donc, la chaise raclant le sol dans un bruit désagréable, et se dirigea vers la sortie. Il n'avait rien à préparer, étant donné qu'il n'avait pu amener aucune affaire. Kiriya ouvrit la porte et retourna s'assoir sur la marche qui l'avait déjà accueillit plus tôt, attendant patiemment que le reste de la troupe arrive.

Peu de temps après, tout le groupe se rejoint au premier étage à proximité de la porte menant vers l'extérieur.

Edward fut le dernier à descendre, étant occupé depuis un moment à mijoter quelque chose qu'il préféra dissimuler aux yeux des autres. Il portait un objet enroulé dans un tissu qu'il avait coincé dans sa ceinture.

Une fois que tout le monde fut devant lui et attentif, Sigmund leur parla de la prochaine destination. Ils allaient emprunter un chemin différent pour se rendre à nouveau à la tour Vesplume.

- Je sais qu'il s'agit d'un long détour, mais nous ne sommes toujours pas assez...

En effet, s'ils empruntaient une autre route, ils allaient peut-être rencontrer d'autres alliés.

- Allons-y.

À ces mots, le groupe obéit et quittèrent l'auberge, puis la ville, se retrouvant à nouveau dans les sentiers de la forêt de Timberlands...

Quitter la ville avait été un soulagement. Et Kiriya ne put s'empêcher de sourire en pénétrant de nouveau dans la forêt. Il ne l'avait jamais quittée bien longtemps, et à chaque fois, ça avait été désagréable.

Il avait retrouvé son humeur habituelle et avançait rapidement sur le chemin, toujours un peu à l'écart du groupe. Ce qui s'était passé en ville lui paraissait presque comme un mauvais rêve. Mais il lui suffisait de jeter un coup d'œil au dos de Sigmund pour sentir son estomac se serrer.

Kiriya évitait donc simplement de poser les yeux sur lui et s'appliquait à faire comme si de rien n'était, ce qui avait l'air de plutôt bien fonctionner.

Edward marchait non loin et il s'en rapprocha en crabe, un demi-sourire aux lèvres. Ce n'est pas que cette marche à travers ses bois l'ennuyait, mais parler lui permettait de distraire ses pensées qu'il ne voulait surtout pas voir partir dans une certaine direction.

-Tu vois, je suis resté, ce n'était pas la peine de t'énerver.

Kiriya lui fit un sourire, un de ceux dont on ne savait jamais s'ils étaient sincères ou légèrement moqueurs, et calqua son rythme de marche sur le sien.

[Hrp]Marcher en crabe, à chaque fois que tu écris ça je trouve ça drôle, enfin parce que j'exagère le geste dans ma tête :3[/hrp]

Edward remarqua la tentative d'approche de Kiriya du coin de l'oeil mais fit comme s'il n'avait rien vu. Il continua de marcher au même rythme que les autres fixant Sigmund qui se trouvait en tête du groupe.
Il écouta attentivement ce que Kiriya avait à lui dire et nota le sourire qu'il affichait se demandant ce qu'il avait derrière la tête.
- Tu vis ici, et nous ne sommes pas encore sortie de cette forêt. Tu pourrais encore changer d'avis alors je te surveille jusque là.

Michelle se plaignait de cette marche difficile et Aya était accrochée à Capell, surveillant nerveusement les alentours.
- Je n'arrive pas à marcher droit, se plaint Capell.
- Oh tais-toi tu veux, je suis concentrée. Répliqua Aya qui raffermit sa prise à son bras.
- Q-Qu'est-ce que tu as ? Demanda Capell hésitant. Aya semblait très stressée et dans ces moments là, elle avait l'habitude de le maltraiter. Enfin, ce n'était que son point de vue. Faut dire qu'il n'était pas très tenace. Pas comme Sigmund.

Il n'eut pas de réponse car une abeille rougeâtre gigantesque volait dans les environs et s'aperçu de la présence du groupe. Aya la vit venir de loin et poussa un cri perçant. Ce qui alerta tout le monde.

- Tues-la! Capell! S'écria Aya qui s'était postée dans son dos.
- Euh... Donne moi une minute. Fit Capell qui était plus effrayé par Aya que par l'abeille.
Il prit l'épée que lui avait offert Sigmund et tua l'abeille tout simplement sans faire le moindre effort.
Ces abeilles n'étaient pas dangereuses lorsqu'elles étaient seules.

Capell se moqua légèrement alors qu'Aya était toujours dans son dos, l'air tromatisée.
- hum... Aya... Est-ce que par hasard tu... aurais.... peur....des insectes ?
- Pas dutout.
- Tu sais... Je trouve qu'ils sont moins dangereux que toi. Se moqua-t-il sans faire gaffe.
Ce qui suivi était inévitable.
- QU'EST-CE QUE TU AS DIT ?!

Capell s'enfuit et Aya, qui avait soudainement oublié ses peurs, se lança férocement à sa poursuite.

Michelle sourit joyeusement.
- Aah, comme c'est mignon.

Eugene se tappa le front et Barbagan grogna.

- Sigmund, ces deux idiots vont nous attirer des ennuies. Averti Edward. Nom de dieu, ils ne pourraient pas être tranquille deux petites minutes ? Pourquoi tu insistes pour que Capell vienne avec nous. Il est complètement inutile. Voir pire.

Sigmund s'arrêta et tourna la tête pour regarder Edward par dessus son épaule.
- Je ne peux pas t'expliquer mes raisons, Edward. Je ne suis pas encore certain moi-même. Mais il s'agit de ma décision. Alors il reste.

Personne ne contestait Sigmund alors Edward se tut.
- Je vais m'occuper d'eux. Se proposa Barbagan qui les ramena tous les deux.

Aya s'était enfin calmée et Capell était plutôt soulagé que quelqu'un intervienne.

Kiriya avait adressé une légère grimace à Edward avant que son attention ne soit détournée par Aya et Capell. L'arrivée de l'abeille avait créée une diversion intéressante et il observa toute la scène l'air amusé. Ces abeilles n'étaient pas rare dans la forêt, il en avait rencontré souvent.

Il avait également écouté avec intérêt l'échange entre Sigmund et Edward. Apparemment, comme pour lui, le libérateur n'avait jamais fournit d'explication satisfaisante quant à la présence de Capell. Kiriya eut un léger soupir. Malgré ses grands airs autoritaires, Sigmund semblait agir souvent plus sur son instinct que sur sa raison.

Kiriya jeta un regard en coin à Capell. Peut être que lui aussi avait été "kidnappé" par le jeune homme. L'alchimiste eut une moue contrariée. Ce n'était plus drôle si il n'était pas le seul à avoir été désiré de la sorte.

Avant de ne se remettre à faire une fixation sur Sigmund, Kiriya haussa les épaules et le chassa de ses pensées. Après tout, qu'est ce que ça pouvait bien lui faire, ce qu'il pensait de Capell. Il revint donc à son premier intérêt. Edward n'avait pas du tout réagit comme il l'aurait voulu, et maintenant qu'il était contrarié, il commençait vraiment à trouver cette marche ennuyeuse.

Il s'approcha donc encore plus du jeune homme et s'agrippa à sa manche en trainant des pieds.

-J'en ai marre... C'est encore loin ? On ne fait que marcher depuis des lustres.

Cela ne faisait même pas deux heures qu'ils avaient quitté la ville...

-Ils sont toujours comme ça, ces deux là ?

Il avait désigné du menton Aya et Capell qui étaient maintenant suivit de près par Barbagan. L'alchimiste se laissait plus ou moins trainer par Edward, agrippé à sa manche comme un gamin fatigué.

Ici, ils n'étaient pas si loin que ça de sa maison, et il avait l'envie soudaine d'y retourner. Il avait l'impression que ça faisait des jours qu'il en était parti. Kiriya soupira légèrement et se fit encore plus lourd au bras d'Edward.

Edward se retrouva bien vite à l'arrière du groupe. Kiriya le ralentissait progressivement.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu le fais exprès c'est ça ? Erupta-t-il soudainement en s'arrêtant de marcher.

Pendant quelques minutes, tout le long de son petit manège, il s'était retenu de crier mais ça avait été plus fort que lui. C'était sa faiblesse, il n'avait aucune résistance en ce qui concernait la patience.

Il inspira et reprit se ressaisit.
- Je te jure que si tu fais comme ce crétin de Capell, je deviens fou.
Il était toujours si rude dans chacun de ses propos.
- Si je te porte tu vas la fermer ?

Il ne lui laissait pas vraiment le choix. À peine la question posée, il marchait déjà vers Kiriya pour le saisir et le porter sur son dos.

Aya tourna la tête en arrière et aperçu les deux hommes. Elle eut un léger hoquet de surprise et aussitôt elle se rappela ce qu'elle avait vu à l'auberge. Elle jeta un vive regard sur Sigmund qui regardait toujours à l'avant.
*Sigmund, ne regarde pas, ne regarde pas, ne regarde pas...*
Le libérateur tourna lentement la tête et Aya paniqua.
- AAh...!
Capell la regardait avec un air intérrogatif.
- Euh Aya... ? Il y a encore une abeille ?
Le joueur de flûte regarda dans toutes les directions.

L'attention de Sigmund fut d'abord attiré par le cri d'Aya puis dériva lentement vers Edward et Kiriya.

Aya gloussa, le regard fixé sur l'expression de Sigmund, s'attendant de la voir changer. Elle entendait son propre coeur battre dans son oreille alors que son corps devenait bouillant.

Le libérateur détourna finalement le regard et Aya, qui le fixait toujours, cru apercevoir pendant un court instant une lueur de tristesse.

Kiriya ne s'attendait absolument pas à ce qu'Edward le porte, mais lorsqu'il le prit sur son dos il ne protesta pas. Perché là-haut, c'était assez confortable, et ça lui évitait de marcher.

Son attention fut elle aussi attirée par le cris d'Aya, mais il s'arrêta sur Sigmund. De là où il était il ne pouvait bien évidemment pas distinguer son expression, et lorsqu'il détourna la tête, il prit cela pour de l'indifférence.

Ses mains jusque là posées sagement sur les épaules d'Edward se crispèrent légèrement. Puis Kiriya glissa ses bras autour de son cou et laissa retomber sa tête.

-Ah... Je ne suis pas aussi crétin que Capell... Tu devrais te détendre un peu, Edward.

Kiriya ferma les yeux. Il était tout contre le dos d'Edward, qui était chaud et confortable. Le rythme de sa marche le berçait doucement. Il se prit à penser que si le jeune homme avait été quelqu'un d'autre, la situation aurait été parfaite. Mais Kiriya se senti aussitôt coupable d'avoir eu une pensée pareille et il soupira de nouveau.

-Dis, je vais sans doute dormir un peu. Ne me laisse pas tomber.

Edward n'avait pas répondu à Kiriya car il ne l'avait pas juger nécessaire. Biensûr qu'il n'allait pas le laisser tomber. Il était peut-être brutal à quelques moments, mais ça ne voulait pas dire qu'il était sans coeur.

Une fois qu'il eut rattrapé les autres, Edward reprit un rythme de marche stable. Tout le monde était soudainement silencieux rendant l'atmosphère apaisant.

Et alors que le brun était finalement calmé, il considéra un peu plus son bagage qu'il trouvait presque trop léger. Il n'était absolument pas gêné par sa présence.

Sa longue chevelure blonde retombait sur ses épaules et lui chatouillait le cou. Une bonne odeur s'en dégageait. Surement une sorte de champoing naturel à base de fleur que l'alchemiste avait fabriqué.

Les bras autour de son cou lui semblait délicats et fragiles comparables à ceux d'une femme. Il appréciait le contact.

Il rafermit sa prise à ses cuisses alors qu'il le sentait glissé, il s'était sans doute déjà endormi.

Après quelques heures de marches épuisantes, le groupe parvint enfin à atteindre une ville grace à la carte d'Eugene. Cette ville se nommait Kolton. Une ville de glace aux ruelles circulaires.

Kiriya frissonna et resserra son vêtement autour de lui. Il faisait froid, ici. Il avait quitté le dos d'Edward il y avait un moment déjà et commençait vraiment à regretter sa chaleur.

Le jeune homme s'était légèrement éloigné du groupe à leur entrée en ville et il tourna la tête lui, l'air dubitatif.

-Elle est vraiment dans le coin, votre tour ? Il y a pas un rat, ici.

Kiriya reprit sa place dans le groupe. Décidément, les villes, ce n'était vraiment pas pour lui.

-Edward, pitié, on va pas rester là pour la nuit, si ? C'est encore pire qu'Halgita.

Kiriya avait mit le grappin sur Edward et ne le lâchait plus. C'était le seul à qui il adressait vraiment la parole. Pourtant, c'était celui qui lui avait fait la plus mauvaise impression au départ, et il n'était pas particulièrement agréable. Mais après tout, Kiriya n'était pas spécialement aimable non plus.

En fait, Kiriya se cachait derrière Edward. Rester avec lui lui évitait d'avoir à penser à Sigmund ou à quoi que ce soit d'autre. Il faisait comme si de rien n'était, et le libérateur avait l'air de faire de même. Le brun ne l'avait pas approché ni adressé la parole directement depuis qu'ils avaient quitté Halgita. Kiriya commençait vraiment à se dire qu'il s'était fait des idées.

C'était bientôt la nuit déjà. La forêt de Timberlands était cruelle envers les voyageurs. S'ils s'arrêtaient, il était impossible de la traverser en une journée. Et s'ils y passaient la nuit, ils perdaient la vie.

À l'appel de Kiriya, Edward fut bien obligé de lui répondre cette fois car de toute évidence le blond ignorait beaucoup de chose. Pas étonnant à force de rester enfermé chez lui en plein milieu de nullepart loin de la civilisation.

- La tour Vesplume n'est pas ici. Il nous faudra encore plusieurs jours pour l'atteindre avec le détour que nous avons emprunté. Kolton a l'air déserte mais en fait, c'est simplement parce que tout le monde préfère resté à l'intérieur avec ce froid. Nous allons nous reposer et dormir ici, je suppose.

Il se rapprocha et tendit à Kiriya un manteau noir muni d'un capuchon. Eugene qui portait les bagages en avait distribuer à tout le monde excepté Sigmund qui était très tolérent au froid. Ça allait bien avec sa personnalité.

Évidemment Michelle profita du fait qu'il n'en portait pas pour se rapprocher du libérateur et se coller à lui.
- Biensûr qu'il n'en a pas besoin, je suis là.
Elle s'aggripa à son bras et posa sa tête sur son épaule. Sigmund n'avait pas dit le moindre mot depuis plusieurs heures et n'avait pas non plus réagit à ce que Michelle lui avait dit.

Ils marchèrent et entrèrent tous dans l'auberge qui était priotairement un bar.

- Oh... là je vais me gâter ! Fit soudainement Barbagan qui avait la mauvaise habitude d'adorer boire.

Sigmund jeta un bref regard en coin sur Kiriya et Edward et entra à la suite de Barbagan...

Kiriya s'emmitoufla avec joie dans le manteau que lui tendait Edward et rabattit le capuchon sur sa tête avec un soupir. Cela lui permit de cacher la grimace qu'il fit lorsque Michelle s'agrippa à Sigmund. Il avait beau avoir révisé ses positions quant à leur relation, il ne pouvait que trouver son comportement désagréable.

-Des jours... Ah...

L'alchemiste trainant des pieds emboîta le pas à l'équipe qui se dirigeait vers l'auberge. Kiriya n'avait que des mauvais souvenirs des auberges et ça ne l'enchantait pas vraiment d'y remettre les pieds, mais il ne dit rien, restant à sa place près d'Edward. L'ourlet de la capuche qui lui retombait sur les yeux l'empêcha de voir le regard que lui lança Sigmund avant d'entrer dans le bar.

Kiriya s'arrêta sur le palier et fit des yeux le tour de la pièce d'un air dubitatif. Apparemment, Barbagan n'était pas le seul à avoir décidé de se biturer et plusieurs personnes accoudées au comptoir n'avait pas tellement l'air dans leur état normal. L'alchimiste avait rarement l'occasion de boire, et de toute façon, il n'aimait pas tellement ça. Ça le rendait tout de suite très bizarre.

Il retira son manteau et s'assit près d'Edward sans rien dire. Ici, il faisait assez chaud et ce n'était pas désagréable.

Edward ne semblait pas se plaindre de la présence de Kiriya à ses côtés même s'il le suivait pratiquement comme son ombre. Il se demandait bien pourquoi il s'accrochait à lui de la sorte. Les deux avaient pourtant mal débuté leur relation.

Malgré ce drôle de revirement dans le comportement de Kiriya, il préfèra ne pas le questionner et laissa les choses aller. Lui-même n'agissait pas de la même façon quand il y songeait bien. Normalement il aurait tout fait pour se retrouver seul puisqu'il aimait s'isoler. Un point commun entre eux deux.

Assis au bar, Edward fut tenté de commander quelque chose. Il fit signe de la main comme pour dire deux et à la réception, il poussa lentement l'un des verres en direction de Kiriya.

Barbagan s'en donnait à coeur joie, ayant déjà consommer suffisamment pour que quelqu'un de normal tombe mort. Mais, avec lui, ça n'avait presque aucun effet.

Sigmund s'était isolé, regardant son reflet par la fenêtre. La noirceur s'était déjà installée à l'extérieur alors qu'un blizzard se levait.
Michelle l'avait finalement laisser tranquille tenant compagnie à Eugene.

Aya était avec Capell, comme d'habitude. Si on lui avait demandé si elle l'aimait, elle nierait malgré elle. Mais selon Michelle, c'était évident.

Kiriya fut tenter de refuser, sachant que sa capacité à boire était sans doute inférieure à celle d'un enfant de six ans, mais sa main se referma d'elle-même sur le verre et il le porta à ses lèvres.

Il fit une légère grimace lorsque le liquide coula dans sa gorge. C'était un alcool assez fort, qui rependait une drôle sensation de chaleur dans son corps. Mais il aimait ça, et lorsque son verre fut vide, il en demanda un deuxième.

Kiriya ne parlait pas, il se contentait de boire en silence. Edward n'était pas non plus très bavard, et les autres se contentait de rester dans leur coin. Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, cherchant Sigmund des yeux. Assit près de la fenêtre, il semblait totalement immobile. Kiriya but un troisième verre, et il sentit sa tête commencer à tourner.

-Ouh, haha... Je crois que j'ai trop bu...

Il eut un petit rire idiot, portant la main à son front. C'était toujours comme ça, les rares fois où il se mettait à boire. Tout le paysage tanguait autour de lui, et s'il ne s'écroulait pas endormit, il avait bien du mal à rester debout.

Kiriya voulu se lever, mais cela échoua lamentablement et il se rattrapa à Edward près de lui.

-Mmh oui, j'ai vraiment trop bu... Amène-moi donc dans un lit, Francesca.

Il s'était agrippé au bras d'Edward et ne bougeait plus, espérant sans doute que rester immobile engagerait le sol à faire de même.

Comme Edward n'était pas au courant de la faiblesse de Kiriya, il ne s'était pas attendu de le voir tomber dans cet état si rapidement. Son but premier n'avait été que de l'aider à se détendre un peu puisque Kiriya était plutôt désorienté dernièrement.

À présent, il se sentait coupable et ce sentiment de culpabilité le força à s'occuper du blond pour la soirée. De toute façon, c'était devenu une habitude.

Kiriya s'était agrippé à lui et lui marmonnait une phrase incohérente qui lui fit froncer les sourcils. Le blond l'avait prit pour un autre, et encore pire, pour une femme. Si au moins le nom avait eu une quelconque ressemblance avec le sien, il ne l'aurait peut-être pas étiquetté "cas désespéré".

Néanmoins, l'idée du lit n'était pas si mauvaise.
- Je vais te porter dans une chambre.

À ces mots, il se pencha, plaçant un bras dans son dos et l'autre sous ses genous et le souleva doucement.

Il lança un regard au propriétaire du bar qui comprit aussitôt et lui lança une clé muni d'un porte-clé numéroté. Il monta ensuite à l'étage et entra dans la chambre qu'on lui avait assigné. Dans celle-ci, la première chose qui lui tappa dans l'oeil fut le lit double.
- Le barman s'est fait des idées...

Il allongea Kiriya sur le lit et s'assit sur le bord.
- Heh... Interdit de boisson pour le restant de ta vie toi. C'est dangereux.
Il sourit.

Kiriya avait perdu tout sens de la réalité. Il sentit qu'on le posait sur un lit et fit un effort surhumain pour garder les yeux ouverts. Une silhouette était penchée sur lui, mais son regard refusait de faire le point et tout restait assez flou.

Malgré tout, il réussi plus ou moins à comprendre ce que lui disait Edward, et tenta de formuler une réponse appropriée. Mais sa bouche était pâteuse et sa langue semblait appartenir à quelqu'un d'autre. Les paroles qu'il émit n'avaient plus ni queue ni tête. Effectivement, ce serait sans doute la dernière fois qu'il buvait autant.

Dans un effort bien vain pour se relever, il tourna légèrement la tête et aperçu la place vacante près de lui. Mais il n'avait personne à y mettre, et Kiriya se sentit plus seul que jamais. Ce sentiment décuplé par l'alcool le déprimait vraiment, et il agrippa de nouveau le bras d'Edward.

-Reste un peu... Mh mh...

Il tira sur la manche en rampent sur le côté, de façon à lui laisser de la place. Kiriya ne savait plus bien ce qu'il faisait. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne voulait pas qu'on le laisse tout seul ici.

Si Kiriya avait été dans un état d'esprit plus saint, il aurait sûrement été surpris d'entendre cette demande. Mais comme il ne se sentait pas personnellement visé, il réagit normalement.

- Mais je ne suis pas Francesca. Dit-il dans un soupir. Ni Sigmund.

Il se débarassa de ses bottes et vint tout de même s'allonger sur le dos, la tête sur le côté alors qu'il regardait paisiblement le visage de Kiriya.

- Tu te sens bien ?
Il se demandait s'il allait finir par rejeter ses consommations. Si sa tête tournait autant au point de ne pas pouvoir mettre un pied devant l'autre, c'était une possibilité. Il n'avait pas très envie de devoir nettoyer le dégat.

Edward était complètement lucide. Il faut dire qu'il n'avait pas exagéré comme certain.

Barbagan continuait toujours de boire, heureux de ressentir enfin les effets. Les compagnons de bar qu'il s'était trouvé étaient tous suffisamment dosés au point de s'endormir leurs têtes couchés sur la table.
- Quoi c'est tout ce que vous pouvez prendre ?! Hah ! Faibles !

Sigmund finit par quitter la pièce et rejoint sa propre chambre. Et alors qu'il ouvrit la porte, l'image d'Edward et Kiriya lorsqu'ils étaient montés à l'étage, refit surface. Il avait joué les indifférents depuis le début mais il devait avouer, au moins à lui-même, qu'il n'aimait pas ça.

-Qui ça ? On s'en fiche d'eux.

Kiriya se bouina contre Edward, un bras passé sur sa poitrine. Sa tête lui tournait toujours et il commençait à avoir mal au crâne. Même ses propres paroles raisonnait trop fort.

-Chut. Je vais dormir.

Il se resserra contre Edward, qu'il trouvait plus chaud et confortable que le matelas, et ferma les yeux. C'était seulement comme ça qu'il pourrait arrêter ce tangage perpétuel. Il ne se sentait vraiment pas bien.

-On s'en fiche de Sigmund. Ne parle pas de lui. On n'en a rien à faire.

Le seul fait de répéter cette phrase prouvait l'inverse, mais Kiriya n'était pas en état de s'en soucier. Depuis le début, malgré tout ses efforts, il n'avait pas arrêter d'y penser, et il commençait à en être vraiment fatigué. Tout ça ne le menait à rien.

Même si Edward savait que Kiriya ne pensait pas ce qu'il était en train de dire, il demeura à ses côtés, lui permettant même de venir se blottir contre lui. En guise d'accueil, il passa un bras autour de son corps frèle, comme pour le protéger, et caressa doucement son dos avec ses doigts.
Edward était plus doux qu'il n'en donnait l'air.

Le vêtement le gênait dans sa caresse mais il n'en demandait pas tant. Kiriya devait le considérer comme une sorte de grand-frère, même s'il était plus jeune que lui. Ça n'irait jamais plus loin.

- Si tu le dis... Mais, je ne te crois pas, lui répondit-il d'une voix basse.

Il positionna sa tête de façon à ce que son menton et ses lèvres frôle le front de Kiriya. L'odeur de sa chevelure était toujours si agréable et apaisante. Ses paupières se fermèrent sous la sensation de bien-être mais ne comptait pas s'endormir.